— m —
Saxius, suffit à montrer l’état primitif de la statuette, mais non pas à prouver
que le sceau-ligature était réellement antique. Pour cette démonstration, rien
ne peut remplacer le fragment de bronze malheureusement perdu. Quant à
l’inexactitude de la description de Letronne, elle s'explique sans qu’il soit
possible de soupçonner cet érudit d’avoir voulu altérer la vérité. En 1847,
lorsque Letronne écrivait le mémoire cité plus haut, environ quinze années
s’étaient écoulées depuis la restauration de la statuette, et il y en avait sept
qu’il avait quitté le Cabinet des médailles et la direction de la Bibliothèque
Royale pour prendre celle des Archives du royaume. Empêché par la maladie
qui devait l’arracher prématurément à la science l’année suivante, Letronne ne
vint sans doute pas revoir le monument controversé. De là, l’inexactitude que
Siebel lui reproche. En fait, Letronne a eu tort de dire qu’un bandeau entourait
le bas de la face, était attaché derrière la tête, et était percé d’un trou à
l’endroit de la bouche. Il a eu tort aussi de dire qu’après l’enlèvement du ban-
deau se montra à la partie inférieure de la face un énorme trou qui avait emporté
une partie de la bouche et toute la joue droite. Ayant sous les yeux le plâtre de
Raoul Rochette, les planches du comte de Thoms et de Saxius, et la statuette
elle-même, je crois pouvoir dire qu’il n’y a pas de traces d’attaches du bandeau
derrière la tête, que Letronne n’a pas arraché à la figure, comme il le disait en
1847, une partie de la bouche et toute la joue droite, mais seulement la bouche,
car les deux joues sont en bronze et font corps avec notre statuette. De tout
ceci, il résulte malheureusement que nous n’avons aucun moyen de savoir si
Letronne, à la fin de 1832 ou en 1833, a enlevé à ce monument antique une
addition moderne due, peut-être, au trop célèbre Ligorio, le premier qui ait
signalé le monument, ou si, au contraire, notre savant compatriote ne l’aurait
pas dénaturé en lui enlevant témérairement un accessoire important.
A. CHABOUILLET.
[La suite prochainement.)
Le Secrétaire de ta Rédaction,
E. BABELON.
L’A dministrateur Gérant,
S. GOHN.
Saxius, suffit à montrer l’état primitif de la statuette, mais non pas à prouver
que le sceau-ligature était réellement antique. Pour cette démonstration, rien
ne peut remplacer le fragment de bronze malheureusement perdu. Quant à
l’inexactitude de la description de Letronne, elle s'explique sans qu’il soit
possible de soupçonner cet érudit d’avoir voulu altérer la vérité. En 1847,
lorsque Letronne écrivait le mémoire cité plus haut, environ quinze années
s’étaient écoulées depuis la restauration de la statuette, et il y en avait sept
qu’il avait quitté le Cabinet des médailles et la direction de la Bibliothèque
Royale pour prendre celle des Archives du royaume. Empêché par la maladie
qui devait l’arracher prématurément à la science l’année suivante, Letronne ne
vint sans doute pas revoir le monument controversé. De là, l’inexactitude que
Siebel lui reproche. En fait, Letronne a eu tort de dire qu’un bandeau entourait
le bas de la face, était attaché derrière la tête, et était percé d’un trou à
l’endroit de la bouche. Il a eu tort aussi de dire qu’après l’enlèvement du ban-
deau se montra à la partie inférieure de la face un énorme trou qui avait emporté
une partie de la bouche et toute la joue droite. Ayant sous les yeux le plâtre de
Raoul Rochette, les planches du comte de Thoms et de Saxius, et la statuette
elle-même, je crois pouvoir dire qu’il n’y a pas de traces d’attaches du bandeau
derrière la tête, que Letronne n’a pas arraché à la figure, comme il le disait en
1847, une partie de la bouche et toute la joue droite, mais seulement la bouche,
car les deux joues sont en bronze et font corps avec notre statuette. De tout
ceci, il résulte malheureusement que nous n’avons aucun moyen de savoir si
Letronne, à la fin de 1832 ou en 1833, a enlevé à ce monument antique une
addition moderne due, peut-être, au trop célèbre Ligorio, le premier qui ait
signalé le monument, ou si, au contraire, notre savant compatriote ne l’aurait
pas dénaturé en lui enlevant témérairement un accessoire important.
A. CHABOUILLET.
[La suite prochainement.)
Le Secrétaire de ta Rédaction,
E. BABELON.
L’A dministrateur Gérant,
S. GOHN.