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ou digamma a été empruntée au E, avec une
légère modification pour éviter la confusion.
A l’origine, T était, comme le u latin, à la
fois voyelle et consonne (u et v), et les
premières lettres de F alphabet devaient
être ainsi disposées : A B T A E T Z. Quand
les Grecs voulurent distinguer les deux
sons, ils créèrent le F, qui représenta le T
consonne, et pour ne pas déranger la nota-
tion numérique (a, 1; ë, 2; y, 3, etc.) en
introduisant une lettre de plus dans l’al-
phabet, le Y voyelle fut rejeté à la fin. Le
<I> représente un son figuré autrefois par le
Il suivi d’une aspiration : IIH. Quand II
cessa d’être une aspiration pour devenir le
E long, les Grecs ajoutèrent à leur alpha-
bet le coppa phénicien qu’ils n’employaient
que comme signe numérique ; ils adoptèrent
la forme la plus ancienne, conservant à la
forme plus récente sa valeur numérique,
et, pour ne pas modifier la valeur numéri-
que des lettres, le <E> fut rejeté à la fin de
l’alphabet. Le X était, à l’origine, le K as-
piré : KH ; quand le H devint une voyelle, on
employa, pour figurer ce son , le signe X,
forme archaïque du T, la dernière lettre de
l’alphabet normal. Le XE a remplacé (I>C ;
pour exprimer ce son, on a pris, en la
modifiant un peu, la lettre précédente Y,
comme on avait formé le F par une modi-
fication du E. Les noms de ces lettres cpï,
/J, 4L formés tous à l’aide de la voyelle t,
proviennent des leçons de lecture données
aux enfants. L’épellation est figurée sur le
vase étrusque de Cæré, où on lit mi, ma,
mu, me, ti, ta, tu, te, etc. ; comme nous
disons ba, be , bi ,bo,bu\ les enfants grecs
épelaient <pi, <pa, <pu, cps, yi, yy, yy, x.£, 4a>
4u, 4s ; les trois consonnes ont gardé la dé-
nomination de la première syllabe de
chaque série.
Séance du 2 Mars 1883.
M. Senard commence la lecture d’un tra-
vail sur une inscription sanscrite gravée
sur les quatre faces d’une stèle recueillie
à Srey Santhor au Cambodge par M.
Aymonier.
M. Oppert communique une note sur
deux textes très anciens de la Chaldée ,
gravés sur les monuments de la collection
Sarzec, au musée du Louvre.
Le premier appartient à un roi dont
nous possédons le nom écrit, sans con-
naître sûrement la prononciation. M.
Oppert adopte la lecture provisoire Ur-
Nina. L'inscription est hiératique et se
compose de 42 lignes, répartie en cinq
colonnes. Elle peut se traduire ainsi :
« Ur-Nina, roi de Sirtella, fils de Haldu,
a fait le temple de Ninsah. Il a fait le
palais ; il a fait le temple de Nina... ; il a
fait le temple d’Istar ; il a fait le temple du
Burin... ; il a fait une construction qui
les relie , il a fait le temple de la déesse
Masip... ; il a fait la montagne du temple
de Ninsah , il a fait les soixante-dix images
de serpents de cette maison en des ouvrages
de Maggan ; dix (ou un autre nombre)
vases et les portes en airain...; il a fait
le mur d’enceinte de Sirtella. »
Les soixante-dix images ou statues dont
il est question sont difficiles à préciser : Fun
des signes qui expriment l’idée entière est
certainement le caractère désignant la
notion du serpent , mais le sens de l’idéo-
gramme composé peut être autre. On pla-
çait des images de serpents à l’entrée des
temples : les animaux malfaisants , tels que
les scorpions , les dragons , les vautours se
trouvent figurés sur les bornes dont le
caillou Michaux fournit l’exemple le plus
connu.
L’autre texte est fruste et bien moins
compréhensible. Il est placé au dessous
d’une scène de carnage avec laquelle on
ne lui trouve aucun rapport. M. Oppert y
reconnaît toutefois deux invocations à l’es-
prit du Soleil et à l’esprit de la Terre, for-
mules qui prennent une large part dans les
exorcismes assyro-chaldéens. M. Oppert
est disposé à faire remonter ces textes au
moins au quarantième siècle avant notre
ère.
Une lettre de M. Maspero à l’Académie,
contient les renseignements suivants sur
ses fouilles en Egypte :
a J’avais trouvé l’an dernier au fond
d’une tombe un sarcophage en calcaire
blanc, tout couvert d’inscriptions. Je suis
revenu cette année pour l’enlever. A peine
arrivé , j’avisai dans un coin un bout
ou digamma a été empruntée au E, avec une
légère modification pour éviter la confusion.
A l’origine, T était, comme le u latin, à la
fois voyelle et consonne (u et v), et les
premières lettres de F alphabet devaient
être ainsi disposées : A B T A E T Z. Quand
les Grecs voulurent distinguer les deux
sons, ils créèrent le F, qui représenta le T
consonne, et pour ne pas déranger la nota-
tion numérique (a, 1; ë, 2; y, 3, etc.) en
introduisant une lettre de plus dans l’al-
phabet, le Y voyelle fut rejeté à la fin. Le
<I> représente un son figuré autrefois par le
Il suivi d’une aspiration : IIH. Quand II
cessa d’être une aspiration pour devenir le
E long, les Grecs ajoutèrent à leur alpha-
bet le coppa phénicien qu’ils n’employaient
que comme signe numérique ; ils adoptèrent
la forme la plus ancienne, conservant à la
forme plus récente sa valeur numérique,
et, pour ne pas modifier la valeur numéri-
que des lettres, le <E> fut rejeté à la fin de
l’alphabet. Le X était, à l’origine, le K as-
piré : KH ; quand le H devint une voyelle, on
employa, pour figurer ce son , le signe X,
forme archaïque du T, la dernière lettre de
l’alphabet normal. Le XE a remplacé (I>C ;
pour exprimer ce son, on a pris, en la
modifiant un peu, la lettre précédente Y,
comme on avait formé le F par une modi-
fication du E. Les noms de ces lettres cpï,
/J, 4L formés tous à l’aide de la voyelle t,
proviennent des leçons de lecture données
aux enfants. L’épellation est figurée sur le
vase étrusque de Cæré, où on lit mi, ma,
mu, me, ti, ta, tu, te, etc. ; comme nous
disons ba, be , bi ,bo,bu\ les enfants grecs
épelaient <pi, <pa, <pu, cps, yi, yy, yy, x.£, 4a>
4u, 4s ; les trois consonnes ont gardé la dé-
nomination de la première syllabe de
chaque série.
Séance du 2 Mars 1883.
M. Senard commence la lecture d’un tra-
vail sur une inscription sanscrite gravée
sur les quatre faces d’une stèle recueillie
à Srey Santhor au Cambodge par M.
Aymonier.
M. Oppert communique une note sur
deux textes très anciens de la Chaldée ,
gravés sur les monuments de la collection
Sarzec, au musée du Louvre.
Le premier appartient à un roi dont
nous possédons le nom écrit, sans con-
naître sûrement la prononciation. M.
Oppert adopte la lecture provisoire Ur-
Nina. L'inscription est hiératique et se
compose de 42 lignes, répartie en cinq
colonnes. Elle peut se traduire ainsi :
« Ur-Nina, roi de Sirtella, fils de Haldu,
a fait le temple de Ninsah. Il a fait le
palais ; il a fait le temple de Nina... ; il a
fait le temple d’Istar ; il a fait le temple du
Burin... ; il a fait une construction qui
les relie , il a fait le temple de la déesse
Masip... ; il a fait la montagne du temple
de Ninsah , il a fait les soixante-dix images
de serpents de cette maison en des ouvrages
de Maggan ; dix (ou un autre nombre)
vases et les portes en airain...; il a fait
le mur d’enceinte de Sirtella. »
Les soixante-dix images ou statues dont
il est question sont difficiles à préciser : Fun
des signes qui expriment l’idée entière est
certainement le caractère désignant la
notion du serpent , mais le sens de l’idéo-
gramme composé peut être autre. On pla-
çait des images de serpents à l’entrée des
temples : les animaux malfaisants , tels que
les scorpions , les dragons , les vautours se
trouvent figurés sur les bornes dont le
caillou Michaux fournit l’exemple le plus
connu.
L’autre texte est fruste et bien moins
compréhensible. Il est placé au dessous
d’une scène de carnage avec laquelle on
ne lui trouve aucun rapport. M. Oppert y
reconnaît toutefois deux invocations à l’es-
prit du Soleil et à l’esprit de la Terre, for-
mules qui prennent une large part dans les
exorcismes assyro-chaldéens. M. Oppert
est disposé à faire remonter ces textes au
moins au quarantième siècle avant notre
ère.
Une lettre de M. Maspero à l’Académie,
contient les renseignements suivants sur
ses fouilles en Egypte :
a J’avais trouvé l’an dernier au fond
d’une tombe un sarcophage en calcaire
blanc, tout couvert d’inscriptions. Je suis
revenu cette année pour l’enlever. A peine
arrivé , j’avisai dans un coin un bout