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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 8.1883

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https://doi.org/10.11588/diglit.25012#0522

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— 104 —

complètes qu’on pourrait le désirer. Pour
l’Ancien-Empire, le musée de Boulaq est
incomparable et n’a d’égal que le Louvre.
Pour le Moyen-Empire, il est assez bien
pourvu, surtout depuis l'installation du
tombeau de Horhotpou. Pour le Nouvel-
Empire, il est inférieur aux musées de
l’Europe. Pour l’époque gréco-byzantine,
il leur est aussi inférieur, sauf en ce qui
concerne la partie copte, qui. malgré ses
lacunes, restera le musée copte de beaucoup
le plus riche au monde.

Le personnel, à Boulaq, se compose d’un
directeur. M. Maspero ; d’un conservateur,
M. Em. Brugsch ; d’un conservateur-
adjoint; d’une trentaine de gardiens et
d’ouvriers indigènes.

Venons maintenant au service des fouilles
et à la garde des monuments épars sur le sol.

Il était difficile de trouver parmi les
indigènes, au concours desquels il faut
nécessairement recourir pour les fouilles ,
des gens relativement honnêtes. Naguère ,
tous les menus objets disparaissaient;
aujourd’hui, on estime que la moitié au
moins de ces objets arrive au musée. C’est
un progrès auquel n’ont pas été étrangers
les quelques contre-maîtres que Mariette
avait réussi à former.

Pour la surveillance des monuments
attachés au sol, on a accepté d’anciens
officiers sortis de l’armée; leur nombre est
encore insuffisant. On n’a pu placer aucun
de ces inspecteurs ni dans le Delta ni dans
la Nubie. Il n’y a guère qu’un tiers du
pays qui soit réellement surveillé. Il y a
six inspections, dans lesquelles nous cite-
rons celles des Pyramides , d’Abydos , de
Denderah, de Thèbes et d’Edfou. Par
exemple, les groupes importants de Minieh,
de Siout-Akmin, d’Assouan, de Philœ,
d’Eléphantine restent sans protection, ou
peu s’en faut. Outre les six officiers inspec-
teurs, dont le nombre devrait être porté à
neuf au moins , il y a vingt-sept gardiens
subalternes. C’est avec ce personnel de
trente-trois hommes que M. Maspero doit
pourvoir à la conservation des monuments
depuis le Caire jusqu’aux premières cata-
ractes.

Ce personnel est loin d’être parfait ; il
ne parle aucune langue étrangère ; il ignore

la valeur des monuments et ne l’estime
qu’à leur masse; aussi a-t-on souvent
perdu des objets précieux, médailles,
bijoux, ornements divers, auxquels on
n’attribuait aucune importance.

Depuis deux ans , une école a été créée
au Caire; là, on apprend à quelques jeunes
indigènes le français , l’anglais , l’italien ;
on les instruit sommairement des hiéro-
glyphes ; on leur apprend à discerner les
caractères qui servent à établir l’âge des
monuments, à reconnaître certains car-
touches royaux, etc. M. Maspero fonde les
plus grandes espérances sur cette école ; il
y trouvera, dit-il, une pépinière d’em-
ployés intelligents, capables de rendre des
services à la direction des fouilles.

Dans les localités où sont installées des
fouilles à demeure, il y a des contre-maîtres
appelés Reis (capitaines) dans la langue du
pays. Ils sont payés 75 fr. par mois; ils
doivent recruter les ouvriers , les surveiller
pendant le travail. Quelques-uns de ces
Rds, dressés par Mariette, ont fini par
s’intéresser aux monuments et par les
connaître.

La direction des fouilles entretient huit
Reis , disséminés entre Thèbes , les Pyra-
mides , Abydos, etc. D’une manière con-
tinue , son personnel compte donc une
trentaine d’hommes, inspecteurs ou gar-
diens , pour la conservation des monu-
ments , et une dizaine pour l’organisa-
tion et la surveillance des fouilles. Avec
ce petit bataillon , M. Maspero a déjà fait
des choses importantes; les fellahs, assure-
t-il , finissent par comprendre que les
monuments conservés sur le sol leur pro-
fitent d’une manière plus durable que les
monuments débités par parties aux pas-
sants. Aujourd’hui, en Egypte, il n’y a
plus d’autres destructeurs des antiquités
que les touristes et les marchands qui
trompent la surveillance des gardiens ou
abusent du défaut de protection des monu-
ments.

Séance du 14 Septembre 1883.

M. Alb. Dumont communique le dessin
de deux vases conservés au Musée de
 
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