Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Saglio, Edmond: Hippolyte Flandrin, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0135

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
126

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

peindre au-dessous des fenêtres la partie inférieure de la muraille.
11 y a placé des figures, parallèlement rangées, s’avançant vers l’autel
et conduisant, pour ainsi dire, vers les sujets qui décorent les cou-
poles. Dans la galerie de droite, ce sont des martyrs revêtus de
l’auréole, tenant à la main de longues palmes, graves et doux, et
goûtant déjà les joies de l’âme affranchie. Au-dessus d’eux sont deux
anges, l’un tenant un joug et une palme, l’autre s’appuyant sur une épée
et élevant une couronne vers le ciel. Dans la galerie de gauche, ce sont
les vierges sages portant les lampes dont elles ont gardé l’huile jusqu’à
l’heure où est venu l’Epoux céleste; au-dessus, les deux anges de la chas-
teté et de l’amour divin contrastent, par leur beauté recueillie, avec la
beauté sévère des anges du martyre. Cette pudique procession s’avance
vers l’abside où est représenté 1 e.Couronnement de la Vierge} que repro-
duit notre gravure. Flandrin ne s’est pas écarté, en peignant les figures
de la Vierge et de son divin Fils, de la tradition consacrée par les maîtres
du xive siècle, mais s’il a reçu d’eux la disposition générale, l’attitude, le
geste qui ne pouvaient être changés, il y a mis une science et une pureté
de forme, une perfection achevée qu’ils n’ont pas toujours rencontrées.
Le sujet de l’abside, du côté droit, est le Ravissement cle saint Paul, où
l’artiste s’est montré profondément original. Le saint, vêtu de la blanche
tunique de la résurrection, les yeux levés vers l’infini, tenant les bras
à la hauteur de la tête, dans l’attitude de l’adoration, les pieds joints
sans roideur, monte doucement dans le ciel, comme soutenu et porté
par la force toute-puissante de la foi; deux anges agenouillés, les
mains jointes, les ailes déployées, semblent veiller, au seuil de la gloire
divine où les cœurs tièdes n’auront point entrée.

Toutes ces peintures se détachent sur des fonds d’or qui les re-
haussent et sont éclairées par une abondante lumière. Flandrin a été
plus heureux ici que dans la plupart des églises qu’il lui a été donné de
décorer; on y peut apprécier, même dans les figures qui sont le plus
éloignées du regard, avec la beauté des mouvements et de l’ordonnance
générale, le soin constant qu’il a mis dans l’exécution des têtes, des
draperies, des mains, des extrémités. Aussi les peintures de Nîmes sont-
elles estimées par quelques personnes comme les plus parfaites qui
soient sorties du pinceau de Flandrin : ce qui est certain, c’est qu’il n’en
est pas où il soit plus aisé d’apprécier l’art accompli du maître.

E. SAGL10.

[I.o fin au prochain numéro.)
 
Annotationen