Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Viardot, Louis: Le musée de Carlsruhe
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0137

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
128

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

nombre de ses habitants et par l’étendue de son territoire conquis sur la
mer, que province sans nom, englobée et perdue dans l’héritage déme-
suré de quelque César, comme une rivière dans l’Océan. »

Les Allemands, qui demandent d’habitude conseil à leur érudition,
qui veulent éclairer l’avenir par le passé, feraient bien de méditer ce
rapprochement si fertile en leçons. Ils aspirent à l’unité; qu’ils se gar-
dent bien de la chercher dans un empire à la romaine ; qu’ils se modèlent
de préférence sur la fédération des républiques de la Grèce. Ce n’est pas
au point de vue politique, bien entendu, que nous parlons ainsi. Dans
cette Revue des Arts, nous n’en avons pas plus l’envie que le droit. C’est
au point de vue des arts que le conseil nous semble non moins excellent.
Avec sa diversité d’Etats, c’est-à-dire avec sa diversité de climats, de
traditions, de lois et de mœurs, l’Allemagne pourrait nous rendre les
écoles d’Égine, de Sicyone, de Corinthe et d’Athènes. Elle nous offre, au
moins, dès à présent, une grande diversité de collections d’objets d’art.
Avec deux seules capitales, l’une pour l’Allemagne catholique du Midi,
l’autre pour l’Allemagne protestante du Nord, avec Vienne et Berlin,
l’Allemagne n’aurait que deux musées. Munich livrerait au palais du
Belvédère les trésors de sa Pinacothèque et de sa Glyptothèque, tandis
que le Gemiilde-Sammlung prussien dépouillerait la galerie de Dresde
des conquêtes pacifiques qu’y ont amoncelées l’heureuse prévoyance et
le goût éclairé d’Auguste III. Ces fusions terminées, on s’endormirait du
sommeil d’Epiménide. Tout au contraire, les États de T Allemagne mor-
celée montrent entre eux la même émulation que jadis les cités grecques
et naguère les républiques italiennes de la Renaissance. Nous venons de
citer les quatre musées principaux: il y en a bien d’autres encore. Franc-
fort, qui n’est qu’une ville sans territoire, un simple municipe, a déjà le
sien, qu’elle grossit, qu’elle enrichit incessamment. Leipzig, qui n’est
pas même une capitale, mais qui veut rivaliser avec Dresde, a commencé
de s’en créer un. Enfin, beaucoup d’Etats qui ne sont pas des royaumes,
et qu’on appelle trop dédaigneusement les petits États, car leur union
fédérative en ferait un État fort respectable, ont le bon esprit d’imiter en
cela les grandes puissances et de fonder aussi des musées : tels sont
ceux de Cassel et de Brunswick; tel est celui de Carlsruhe.

Quand on traverse la place du Marché, au centre de cette dernière
ville, on découvre, parmi les charrettes et les paniers qui l’encombrent,
une espèce de taupinière en pierres noirâtres qui a la forme ambitieuse
d’une pyramide d’Égypte. C’est, en effet, le tombeau d’un pharaon, du
fondateur de la ville. Une inscription en style lapidaire nous apprend
qu’étant à la chasse le margrave Cari Wilhelm s’assit à cette place pour
 
Annotationen