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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

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Nr. 2
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Campori, Giuseppe: La majolique et la porcelaine de Ferrare, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0167

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158

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

plus grande. Ces excellents artistes étaient continuellement employés
par Alphonse Ier, non-seulement pour décorer ses palais de tableaux et de
fresques, mais encore pour diriger les plus modestes et les plus hum-
bles travaux d’art. 11 ne faut donc pas s’étonner s’ils durent appliquer
leur talent au perfectionnement des vases en majolique, à l’exemple de
Titien, leur maître et leur ami. En effet on trouve, dans un livre de dé-
penses de 1528, un payement de deux livres fait à Dosso, pour avoir em-
ployé deux jours à tracer des dessins pour le potier, et une livre payée à
Baptiste, frère de Dosso, pour avoir fait des modèles d’anses pour des
vases. Ces vases, de même que les autres, fabriqués à Venise, devaient
être placés dans la pharmacie ducale que Dosso et ses élèves avaient
décorée de peintures deux ans avant.

Cette fabrique paraît avoir été destinée au service exclusif des princes1,
et non à celui des particuliers. Comme le territoire de Ferrare ne possède
pas l’argile nécessaire à ces sortes de travaux, et qu’il fallait, en consé-
quence, l’apporter de Faenza sur des chars, c’était là une industrie qui
ne pouvait s’exercer dans des conditions convenables, au point de vue de
la consommation générale, et qu’il fallait réserver à l’amusement et au
luxe des princes2.

Alphonse assistait aux travaux et y participait. C’est mémo, à lui que
Piccolopasso, auteur d’un Art clu potier; attribue l’invention du blanc
laiteux, improprement appelé aujourd’hui blanc de Faenza. Mais nous
doutons fort qu’il fît encore le métier de peintre comme on pourrait le
croire d’après les paroles du chroniqueur ferraraisMarc Savonarola, rap-
portées par Frizzi3.

En même temps que celle dont on vient de parler, une autre fabrique
de majolique avait été établie à Ferrare par don Sigismond d’Este, dans
son palais de Schifanoia. Ce prince, le dernier des enfants d’Hercule et
d’Eléonore d’Aragon, aimait l’industrie et les arts mécaniques; il s’y
livrait et les encourageait, sinon avec des ressources égales à celles du
duc son frère, du moins avec la même ardeur. Nous rencontrons en
l’année 1515 la première mention de cette fabrique, qui reparaît avec

1. Dans l’inventaire des meubles du cardinal Hippolvte II d’Este, dressé en '1535.
il est question « d’une caisse pleine de vases, plats et écuelles, de ceux qvf on appelle
de la fabrique du château. »

2. Sur les registres de la douane de Ferrare de l’époque, se trouvent mentionnées
les importations de majolique. Faenza fournit les quantités les plus importantes;
l'Ombrie ne vient qu’en seconde ligne. Il en est de même pour le transit en destina-
tion de la Lombardie ou du pays Vénitien.

3. Mémoires pour servir à l'histoire de Ferrare, 2" édition, vol. IV, p. 222.
 
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