Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 17.1864

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Viardot, Louis: Le Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg et son nouveau catalogue, [1]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18740#0330

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
318

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

la peinture, et un petit Saint Georges au Dragon, peint en 1506, sur
commande du duc d’Urbin Guidobaldo Ier, qui le fit porter par le comte
Gastiglione à Henri VII d’Angleterre, pour le remercier, dit le livret, de
lui avoir conféré l’ordre de Saint-George ou de la Jarretière1. A la vente
du cabinet de Charles Ier, ce Saint Georges fut acheté, moyennant 150
livres sterling, par un marchand français, qui le céda à un M. de la Noue
pour 500 pistoles. Il traversa ensuite le cabinet du marquis de Sourdis
pour arriver dans celui du baron Grozat. C’est tout récemment qu’on a
rendu au Musée de l’Ermitage cet inestimable joyau; il avait été jus-
qu’alors placé, comme sainte image, suivant la coutume russe, dans un
angle de la salle du trône, au Palais d’hiver. Avec ce précieux panneau
de Raphaël, se trouvaient une Madone de Fra Bartolommeo, le portrait
du cardinal Pôle par Sébastien del Piombo, plusieurs des esquisses com-
posées par Rubens pour son histoire de Marie de Médicis, des portraits
par van Hyck et Rembrandt, etc.

A la même époque, c’est à dire vers 1768, Catherine acquit également
toute la collection du comte Henri de Brühl, ce fastueux et impérieux
ministre de l’électeur-roi Auguste III, auquel on pardonne ses fautes
politiques et ses extravagances financières, parce qu’il aida son maître à
créer et peupler la galerie de Dresde. Parmi ses tableaux italiens, on ne
citait guère qu’un Enlèvement d’Europe par Albane; mais, en revanche,
il avait plusieurs belles œuvres de Rembrandt, Ostade, Téniers, Gaspard
Netscher et d’autres maîtres des Pays-Bas.

Peu de temps après, en avril 1772, le prince Galitzine acheta pour
l’impératrice quelques-uns des plus importants tableaux de la galerie du
duc de Choiseul, gendre du banquier Crozat, lorsque le ministre disgracié
fut forcé de vendre jusqu’à ses meubles pour payer des dettes que l’in-
grat et méprisable amant de la du Barry avait promis d’acquitter lors-
qu’elles furent contractées à son service. Il peut être intéressant de
connaître le résultat et les détails de cette vente. Le duc de Choiseul
avait 147 tableaux, presque tous flamands-hollandais. Ils produisirent
un prix total de 442,959 livres. La Russie en acheta onze des principaux,
moyennant 107,904 livres, à savoir : une Dame et son Enfant, par van
Dyck, 7,380 1.;-—le Bénédicité, par Rembrandt, 4,2001.; — le Médecin,
par Gérard Dow, 19,153 1., prix vraiment prodigieux pour cette époque
et pour ce maître, en regard du prix modique qu’atteint une œuvre

\. Il n’existe, que je sache, d’autres ordres de Saint-George que ceux de Bavière et
de Russie. C’est de la Jarretière qu’il s’agit, puisque Raphaël en a placé le ruban à la
jambe du prince de Cappadoce, martyrisé sous Dioclétien.
 
Annotationen