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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 20.1866

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Nr. 1
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Campori, Giuseppe: Nouveaux documents biographiques relatifs à Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.19277#0052

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46

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

IV.

Léonard mourut au château de doux, près d’Amboise, l'année 1518,
et laissa ses précieux manuscrits et ses dessins à son élève préféré, Fran-
çois Melzi, qui les rapporta en Italie. Or, dans la correspondance d'Albert
Bendidio, résident du duc de Ferrare à Milan, on trouve une lettre où il
est question de Melzi, et des manuscrits et dessins de Léonard, que
Bendidio aurait voulu retirer des mains de Melzi, pour les offrir au duc
Alphonse Ier, grand amateur de ces sortes de choses, et à qui le présent
eût été des plus agréables. Dans cette lettre, l’ambassadeur, après avoir
rendu compte d’un carrousel auquel avait pris part un gentilhomme de
la maison de Melzi, continue en ces termes :

« Et, puisque j’ai fait mention de la maison de Melzi, je préviens votre
« excellence qu’un frère de celui qui a couru a été l’élève de Léonard de
« Vinci, et son héritier, et possède un grand nombre de ses secrets, et
« toutes ses opinions, et peint en outre fort bien, à ce que j’entends dire;
« sa conversation annonce du jugement, et c’est un charmant jeune
« homme. Je l’ai engagé plusieurs fois à se rendre à Ferrare, lui promet-
te tant que votre seigneurie le verra de bon visage, et depuis mon arri-
« vée j’en ai dit autant à un sien oncle, gentilhomme fort honnête et
« respecté; n’ayant pu lui reparler à lui-même, parce qu’il est retenu à
« la campagne par la fièvre quarte. S’il plaît à votre excellence, j’insis-
« terai d’une façon plus pressante. Je crois qu’il possède les petits livres
« de Léonard sur l’anatomie, et il a beaucoup d’autres belles choses.

« Je rappelle ces petits objets à votre excellence, parce que les ma-
« lades ' sont d’ordinaire fort dégoûtés et portés à désirer mille choses.
« Et je me recommande aux bonnes grâces de votre seigneurie.

« De Milan, le 6 de mars 1523. »

Les vicissitudes subies par ces précieux souvenirs de Léonard sont
trop connues, pour qu’il convienne d’en refaire ici le récit, alors que nous
n’avons rien à changer ni à rectifier dans ce qui a été dit par les écri-
vains antérieurs. On peut cependant affirmer avec certitude que Melzi ne
se conforma pas au désir de Bendidio et qu’il ne se sépara pas, aussi
longtemps qu’il vécut, de ces chers et vénérés souvenirs du grand
homme, son maître et son ami.

I. Probablement, le duc se trouvait en ce moment indisposé.
 
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