UNE
NOUVELLE BIOGRAPHIE D’ALBERT DURER1
(SUITE ET FIN)
l y avait près de douze ans que Durer était
revenu dans sa ville natale lorsqu’il résolut
de franchir pour la seconde fois les Alpes. On
a cherché à expliquer ce voyage par le besoin
qu’il éprouvait de se soustraire pour quelque
temps à la tyrannie de sa femme, ou bien
encore par la nostalgie secrète que lui inspi-
rait ce beau pays d’Italie, si riche en chefs-
d’œuvre de toul genre. En réalité les mobiles
qui le guidèrent n’avaient rien de si romanesque. L’espoir de vendre
avantageusement ses ouvrages de l’autre côté des monts y fut sans doute
pour beaucoup. Ne nous apprend-il pas lui-même (lettre du 28 février)
qu’il emporta six peliis tableaux, dont il se défit à Venise à de bonnes
conditions? Ne savons-nous pas en outre qu’il avait confié toute une car-
gaison de ces précieuses marchandises à un colporteur qui mourut à
Piome?—Le désir de mettre fin aux contrefaçons de Marc-Antoine est
sans doute aussi entré pour quelque chose dans la détermination prise
par lui. Enfin on peut admettre sans trop de témérité que le maître aura
reçu, à Nuremberg déjà, la commande à laquelle il se consacra presque
exclusivement pendant son séjour dans la ville des doges : nous voulons
parler du tableau d’autel destiné à la chapelle du Fondaco clei Tedeschi.
I. Voir Gazelle des Bcaux-Arls2e période, t. XIV, p. 255.
NOUVELLE BIOGRAPHIE D’ALBERT DURER1
(SUITE ET FIN)
l y avait près de douze ans que Durer était
revenu dans sa ville natale lorsqu’il résolut
de franchir pour la seconde fois les Alpes. On
a cherché à expliquer ce voyage par le besoin
qu’il éprouvait de se soustraire pour quelque
temps à la tyrannie de sa femme, ou bien
encore par la nostalgie secrète que lui inspi-
rait ce beau pays d’Italie, si riche en chefs-
d’œuvre de toul genre. En réalité les mobiles
qui le guidèrent n’avaient rien de si romanesque. L’espoir de vendre
avantageusement ses ouvrages de l’autre côté des monts y fut sans doute
pour beaucoup. Ne nous apprend-il pas lui-même (lettre du 28 février)
qu’il emporta six peliis tableaux, dont il se défit à Venise à de bonnes
conditions? Ne savons-nous pas en outre qu’il avait confié toute une car-
gaison de ces précieuses marchandises à un colporteur qui mourut à
Piome?—Le désir de mettre fin aux contrefaçons de Marc-Antoine est
sans doute aussi entré pour quelque chose dans la détermination prise
par lui. Enfin on peut admettre sans trop de témérité que le maître aura
reçu, à Nuremberg déjà, la commande à laquelle il se consacra presque
exclusivement pendant son séjour dans la ville des doges : nous voulons
parler du tableau d’autel destiné à la chapelle du Fondaco clei Tedeschi.
I. Voir Gazelle des Bcaux-Arls2e période, t. XIV, p. 255.