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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: Les ivoires: collections de M. Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0120

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108

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

du pupitre qui porte le lectionnaire que cet ivoire décorait U II est
entouré de son clergé que nous montre une audacieuse vue cavalière.

Cet ivoire est excessivement précieux pour l’histoire du costume
sacerdotal, à cause de la précision avec laquelle il en indique les plus mi-
nutieux détails. L’officiant est revêtu d’abord d’une longue aube à man-
ches justes, puis d’une tunique à manches larges, fendue sur les côtés,
le long de laquelle descendent les « claves » qu'on trouve déjà dans les
peintures des catacombes, mais ici agrémentées de distance en distance
par des floches latérales qui ont parfois fait donner à ce vêtement le nom
de floquetus. Par-dessus et parallèlement tombent les deux extrémités de
l’étole, mais aucun manipule n’est visible au poignet ou à la main
gauche.

Par-dessus la chasuble, dont le bord supérieur se relève en collet, est
jeté 1 e pallium qui marque la dignité du personnage : l’épingle qui fixait
sur la poitrine les circonvolutions de cette longue bande de laine blanche
est même indiquée avec soin.

Les membres du clergé placés en avant, et qui doivent être des cha-
noines, portent l’aube, puis un rochet et par-dessus un court pluvial à
capuchon qui, encore raccourci et ouvert sur le devant, est devenu le
camail du clergé contemporain.

Les cinq prêtres, enfin, placés dans le haut, doivent être des diacres
vêtus de la tunique à floches ou dalmatique.

Bien qu’elle représente deux sujets de la fable: l’Enlèvement d’Europe
que guident deux génies ailés, et Mars caressant le menton de Vénus,
et malgré des nus fort peu classiques d’ailleurs, nous croyons du vme ou
du ixr siècle une longue frise dont nous retrouvons l’analogue sur le cou-
vercle à coulisse d’un coffret.

Ce coffret, qui fut mis en vente il y a deux ans, et avec quelque bruit,
par la ville de Yolterra, ainsi qu’un autre qui l’accompagne, est décoré,
comme d’habitude, de plaques cl’ivoire sculptées, encadrées par des frises
décorées de rosaces à pelâtes aigus et de médaillons alternés, médaillons
qui, imitations évidentes de monnaies, se retrouvent avec le même type
sur les encadrements ou les jambages des lettres ornées de quelques
manuscrits carolingiens.

La frise représente des combats d’hommes vêtus de simples tuniques

-1. Le second feuillet garnitencore la reliure d’un lectionnaire de la bibliothèque do
Francfort. Il représente le même archevêque disant la messe debout derrière un autel,
également entouré du clergé; le personnage et l’autel ont été publiés à la page 448 de
A description of tlie fictile ivories of lhe South Kensington Muséum, par J.-O.
Westwood. London, 1876.
 
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