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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 5
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Chennevières, Henry de: Michel-Angel Challe: dessinateur du cabinet du roi; (documents tirés d'un journal inédit) : Henry de Chennevières
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0492

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’Académie ; il l’emporte avec un de ses concurrents. L’année suivante,
il est seul vainqueur. En JL7/i2, le roi l’envoie à Rome. Là, sans grand souci
du travail, il songe surtout aux mascarades qu’il dessine et aux voyages
qu’il entreprend. Pendant le carnaval de 17/i/i, les élèves de l’Académie
de France donnent une fête à la ville de Rome et Challe en est l’un des
principaux organisateurs. D’imprudentes curiosités de savant (il l’était de-
venu à la suite de ses relations avec l’abbé Nollet) faillirent lui coûter cher.
« 11 voulut voir par lui-même ce qu'il avait entendu raconter des mer-
veilles du Vésuve. Il s’associa, pour ce voyage, avec un homme intré-
pide; parvenus au sommet et peu contents d’une entreprise ordinaire, ils
descendirent sur les bords glissants du volcan plus de deux cents pas,
quoiqu’ils sçussent que peu de jours avant il y avait eu une forte irrup-
tion ; ni ce danger, ni les exhalaisons du gouffre, ni les menaces de leurs
guides ne purent les arrêter ; effrayées de leur hardiesse, quelques per-
sonnes qui étaient venues avec eux, et qui les avaient abandonnés assez
loin du sommet, à force de cris, obligèrent enfin ces deux jeunes témé-
raires de quitter la bouche du volcan et de se montrer, étonnés eux-
mêmes des périls qu’ils avaient courus. » Challe rapporta de son équipée
au Vésuve un volume d’observations manuscrites sur les phénomènes du
volcan.

Avant son retour en France, il fait pour le roi de Prusse une Vénus et
une Diane endormie. Ces tableaux sont bien reçus et le font désirer,
mais il refuse et gagne Paris. Eu 1753, grâce à la toute-puLsante protec-
tion de Boucher, l’Académie, dans « son assemblée ordinaire du samedi
26 may, reçoit Michel-Ange-Charles Challe, agréé peintre d’histoire, qui
présente pour son tableau de réception une allégorie à la gloire du Roi1. »

A dater de ce jour, le nouvel académicien ne peut suffire aux ouvrages
qu’on lui demande de tous côtés. « Les étrangers surtout en parurent très
curieux ; les Anglais le laissèrent maître du choix des sujets, des grandeurs
et du prix des tableaux qu’il voudrait faire pour eux, et leurs banquiers
eurent ordre de lui compter tout l’argent qu’il exigerait. » On peut s’éton-
ner de cet engouement ; M. Paul Mantz nous affirme en effet, dans son beau
travail sur Boucher, que ce peintre était « lourd » et n’appartenait guère
à l’école des amours bouffis que par le choix de certains sujets 2; ce fut

1. Voir, pour la biographie de Challe, le Dictionnaire de Bellier de la Cliavigne-
rie, les Nouvelles Archives de Vart français, 1876, page 383; catalogue Paignon-
Dijonval, catalogue Nourri, 1785; catalogue de feu M. Boucher, 1771 ; catalogue de
feu M. Cayeux, sculpteur, 1769; catalogue de la vente San-Donato, etc.

2. Le Louvre possède deux dessins de Challe; on lit au revers du premier :
M. Challe, élève de M. Boucher, a fait ce dessein d'architecture imaginée, ainsi que
 
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