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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 6
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Laforgue, Jules: Albert Dürer et ses dessins par M. Ch. Ephrussi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0603

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ALBERT DURER ET SES DESSINS.

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thèses des commentateurs allemands, sur cette Prétendue Trilogie
d’A. Durer, dont on peut dire encore, tout en prenant acte des conclu-
sions de cette nouvelle révision du procès : Adhuc sub judice lis est.

Ils retrouveront ces études réunies, reliées et fondues sous un jour
d’ensemble, avec la surprise de plusieurs points inédits ayant un intérêt
d’esthétique ou d’histoire, donnant la clef de quelque énigme, ou venant
confirmer une thèse déjà soutenue par l’auteur.

Je me bornerai à indiquer deux ou trois de ces points pour montrer
et l’importance de ce volume comme apport de documents nouveaux et
définitivement acquis à l’actif de ce que nous savons de positif sur
A. Durer, et la pénétrante intelligence de familier de longue date du
maître avec laquelle ces documents sont discutés, élaborés, coordonnés.

Une thèse que soutenait M. Ch. Ephrussi, on s’en souvient, est que Durer
n’a fait qu’un voyage en Italie, celui évidentde l506, et qu’il copiales Italiens
sans sortir de son pays, bien avant ce voyage. S’appuyant, en effet, sur cer-
tains croquis du Tyrol et de Venise et sur un bout de texte compliqué de
quelques lignes ambiguës de Durer à son ami Pirkheimer, MM. Grimm,
Retberg et Thausing avaient cru devoir placer vers lh^lx une première ex-
cursion à Venise, ces probabilités venant se fortifier, d’autre part, de deux
copies à la plume d’après Mantegna, les Tritons et la Bacchanale portant la
date en question, 1/i9/i . M. Ch. Ephrussi, par des raisons décidément péremp-
toires, nous avait prouvé que cette excursion n’avait jamais eu lieu, que les
textes qui en avaient suggéré l’hypothèse s’expliquent tout naturellement
dans unautresens, etqueles deux copies que M. Thausing supposait avoir
été faites dans le voisinage de Mantegna — que Durer ne connut jamais
personnellement — ont été exécutées à Nuremberg même, d’après des gra-
vures qui ne manquaient pas à cette époque en Allemagne, des rapports
très réguliers existant entre les mouvements artistiques allemand et trans-
alpin. A Nuremberg, également, furent exécutées les neuf copies que
l’on voit au British Muséum, d’après les Cartes de tarots. —Et, nouvelle
et inédite confirmation de cette thèse que Durer copia les Italiens sans
sortir de sa ville natale, M. Ephrussi nous présente une figure de Bam-
bino, datée 1Z|95, laquelle est une eopie exacte d’un Bambino de Lorenzo
di Credi, ce dont nous pouvons nous assurer, M. Ephrussi nous mettant
l’original et la copie sous les yeux. On retrouve ce Bambino dans plusieurs
Adorations de Lorenzo di Credi; des reproductions de ces tableaux passèrent
assurément par les mains de notre maître, et peut-être vit-il un de ces
tableaux même chez quelque amateur de Nuremberg. C’est d’ailleurs le
moment où, rentré de cette tournée de noviciat qui nous demeure
inconnue ou du moins vague, Durer fréquente les humanistes allemands
 
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