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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 26.1882

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles: Les dessins de la collection His de la Salle, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24258#0508

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LES DESSINS DE LA COLLECTION HIS DE LA SALLE. â87
Géricault eurent d’abord ses préférences. » De ces premiers temps,' temps
heureux où la fraîche impression de la nouveauté transforme en chefs-
d’œuvre les plus modestes acquisitions, trois pages de Charlet, que Géri-
cault appelait si bien le La Fontaine de la peinture : railleur spirituel et fm,
qu’il ne faudrait point ranger parmi les caricaturistes, dessin ample et
aisé, naturel et vrai, d’un comique profond, résumant en quelques traits
tout un caractère ou toute une action, élevant l’illustration à la hauteur
d’une scène de genre. Chaque type de soldat est approprié à l’arme spé-
ciale à laquelle il appartient et se distingue avec une précision nette de
toute autre arme, bien supérieur en cela aux types impersonnels d’Horace
Vernet. De Raffet, plus épique mais moins incisif que Charlet son maître,
un carabinier de l’infanterie légère du premier Empire, debout, très crâne.
Toute une suite de Géricault intéressants à plus d’un titre1, presque tous
catalogués dans le beau volume de M. Charles Clément, où l’on trouve,
lithographié par A. Colin, le plus important d’entre eux, un homme nu,
vu de dos, terrassant un taureau ; dans le haut, deux études pour le même
sujet et un combat de deux taureaux légèrement indiqué; en bas, en frise,
des bergers de la campagne de Rome à cheval, conduisant un troupeau de
taureaux ; au verso, l’arrière-train d’un étalon ; fait à Rome dans les
années 1816-1817, et par conséquent contemporain de la Course des che-
vaux libres, et un des croquis les plus enlevés du jeune maître rouennais;
puis d’étonnantes études de chevaux anglais, prises pendant le séjour en
Angleterre, d’une vérité saisissante, contrastant singulièrement avec les
chevaux à l’antique ou maniérés qui étaient de mode alors ; des jeunes
années du peintre (1810-1812), des chevaux encore, vus et bien vus dans
les prairies normandes ou au haras de Versailles ; le tout formant un en-
semble curieux, qui permet d’apprécier chez l’auteur du Radeau de la
Méduse une science incomparable du cheval. D’Eugène Delacroix, une
simple tête de tigre, où respire toute la passion du maître ; superbe
aquarelle d’après nature aux larges et souples zébrures, l’animal étant
saisi dans toute la vérité de sa cruauté féline. De Decamps, trop glorifié
en son temps, une vue de la Seine à Charenton par un soleil couchant,
fortement orientalisée, et de Marilhat, quatre souvenirs du Caire, d’une
mine de plomb fine et nerveuse. — Trois beaux Gavarni dont deux pages
rapportées d’Ecosse, et sous ce titre : Un mauvais quart d'heure, un
hideux vagabond au détour d’un sentier, tête nue, cheveux et barbe
incultes, blouse déchirée, un bâton à la main. M. Ifis de la Salle aimait
et estimait tout particulièrement Gavarni, en qui, un des premiers, il

L Plusieurs ont été gravés dans la Gazette. Voir les t. XXU, période, et IX,
2e période.
 
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