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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dien, qui comprend, en outre, plusieurs statues masculines telles
que XApollon de Ghoiseul-Gouffier1 et le Conducteur de char du Capi-
tole, représente sans aucun doute un mouvement artistique qui
s’est étendu sur une période de temps considérable 1 2 3 * plutôt qu'une
personnalité unique. Un original égal en importance à la « tête
Ward » et au Trône, mais de date un peu plus récente, je veux dire la
superbe Niobide, découverte depuis peu à Rome, doit être rangé
dans le même groupe, en raison de sa ressemblance avec la Vénus de
l’Esquilin et les figures analogues5.
Que la « tète W ard » appartient également à celle série, c est ce qui
résulte de son étroite relation avec le Trône Ludovisi et la tête de lbl.v-
pasie, particulièrement dans la vue de face, et aussi de certaines
affinités de style avec la Niobide formes de l’arcade sourcilière et
des yeux . En même temps, comme l’a indiqué M. Arndt, elle semble
le précurseur de sculptures comme \ Eros sur une double hernie à
.Madrid Furtwaengler, Masterpieces, tig. 20 et 21 ,1a magnifique tète
connue par deux répliques, l’une dans la collection Barracco, l’autre
(à l’Ermitage Masterpieces. lig. li et loj, et la tète en bronze de
[ Amazone de Naples \ sculptures que Furtwaengler attribuait à
Phidias jeune. Il se peut que l'inlluence de Calamis ait pénétré dans
le cercle de Phidias ou, hyp Thèse plus simple encore, qu'on ait
attribué trop exclusivement à Calamis certains caractères qui étaient
l apanage commun de ses contemporains et de ses successeurs. Il
est bon de remarquer que le jenue Phidias a récemment été men-
tionné en rapport avec ces mêmes reliefs Ludovisi:i, qui semblent
à beaucoup de critiques la pierre angulaire pour la reconstruction
de l art de Calamis. Cependant, tant qu aucune de ces attributions
n aura été confirmée par une preuve décisive, telle qu’une signature
authentique d’artiste, elles demeureront nécessairement dans le do-
maine de 1 hypothèse.
Après tout, un original de premier ordre tel que la « tète Ward »
n'a pas grand' chose à perdre à rester anonyme. Que l’artiste soit
Calamis ou un autre, F œuvre, comme les reliefs Ludovisi, la Nio-
1. Poui la tète, voyez S. Reinacli, Recueil de têtes antiques, pl. 24 et p. 20.
2. J'ai essayé un arrangement chronologique de ces ouvrages dans Strcna
Helbigiana, a. 296 el suiv. Depuis lors, la série s’est fort augmentée.
3. Furtwaengler, dans Sitzungsberichte, 1907, fasc. Il, p. 216 Die nette Niobi-
denstalue atts Rom). La A tabule appartient, avec trois autres originaux de la
collection Jacobsen, à un groupe qu'il a essayé de répartir entre deux frontons.
t. Recueil ils têtes antiques, pl. 57 et p. 45 : Mastt rpièces, tin 57 et y. 138.
3. Baumgarlen, Poland el Wagner, Die hellenisehe Kultur} p. Î63.
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dien, qui comprend, en outre, plusieurs statues masculines telles
que XApollon de Ghoiseul-Gouffier1 et le Conducteur de char du Capi-
tole, représente sans aucun doute un mouvement artistique qui
s’est étendu sur une période de temps considérable 1 2 3 * plutôt qu'une
personnalité unique. Un original égal en importance à la « tête
Ward » et au Trône, mais de date un peu plus récente, je veux dire la
superbe Niobide, découverte depuis peu à Rome, doit être rangé
dans le même groupe, en raison de sa ressemblance avec la Vénus de
l’Esquilin et les figures analogues5.
Que la « tète W ard » appartient également à celle série, c est ce qui
résulte de son étroite relation avec le Trône Ludovisi et la tête de lbl.v-
pasie, particulièrement dans la vue de face, et aussi de certaines
affinités de style avec la Niobide formes de l’arcade sourcilière et
des yeux . En même temps, comme l’a indiqué M. Arndt, elle semble
le précurseur de sculptures comme \ Eros sur une double hernie à
.Madrid Furtwaengler, Masterpieces, tig. 20 et 21 ,1a magnifique tète
connue par deux répliques, l’une dans la collection Barracco, l’autre
(à l’Ermitage Masterpieces. lig. li et loj, et la tète en bronze de
[ Amazone de Naples \ sculptures que Furtwaengler attribuait à
Phidias jeune. Il se peut que l'inlluence de Calamis ait pénétré dans
le cercle de Phidias ou, hyp Thèse plus simple encore, qu'on ait
attribué trop exclusivement à Calamis certains caractères qui étaient
l apanage commun de ses contemporains et de ses successeurs. Il
est bon de remarquer que le jenue Phidias a récemment été men-
tionné en rapport avec ces mêmes reliefs Ludovisi:i, qui semblent
à beaucoup de critiques la pierre angulaire pour la reconstruction
de l art de Calamis. Cependant, tant qu aucune de ces attributions
n aura été confirmée par une preuve décisive, telle qu’une signature
authentique d’artiste, elles demeureront nécessairement dans le do-
maine de 1 hypothèse.
Après tout, un original de premier ordre tel que la « tète Ward »
n'a pas grand' chose à perdre à rester anonyme. Que l’artiste soit
Calamis ou un autre, F œuvre, comme les reliefs Ludovisi, la Nio-
1. Poui la tète, voyez S. Reinacli, Recueil de têtes antiques, pl. 24 et p. 20.
2. J'ai essayé un arrangement chronologique de ces ouvrages dans Strcna
Helbigiana, a. 296 el suiv. Depuis lors, la série s’est fort augmentée.
3. Furtwaengler, dans Sitzungsberichte, 1907, fasc. Il, p. 216 Die nette Niobi-
denstalue atts Rom). La A tabule appartient, avec trois autres originaux de la
collection Jacobsen, à un groupe qu'il a essayé de répartir entre deux frontons.
t. Recueil ils têtes antiques, pl. 57 et p. 45 : Mastt rpièces, tin 57 et y. 138.
3. Baumgarlen, Poland el Wagner, Die hellenisehe Kultur} p. Î63.