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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 1.1909

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Nr. 1
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Leprieur, Paul: Les récentes acquisitions du département des peintures au Musée du Louvre (1907 - 1908), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0076

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tionneur, auxquelles on souhaite assurer dans l'avenir la sécurité
d’un immuable asile, en les rattachant, pour le plus grand profit
de tous, au patrimoine national. De nombreux bienfaiteurs méri-
tent ainsi d’être loués, dont nous saluerons dignement les noms au
passage.

Il en est même dans le nombre qui, non contents d’enrichir
le musée d’objets de leurs collections, ont eu encore à cœur d’accroître
ses ressources par une de ces insignes générosités, dont les legs
Sevène, Bareiller et Poirson avaient antérieurement (juin et
novembre 1889, janvier 1899), pour la première fois, donné l'exemple.
La période qui vient de s’écoulera été particulièrement favorisée à cet
égard, prenant d’emblée une énorme avance, non seulement sur
l’ensemble du passé, mais même sur ce que les rêves les plus ambi-
tieux pouvaient faire espérer de l’avenir, puisque, grâce à la munifi-
cence exceptionnelle de M. Maurice Audéoud, léguant intégralement
à la caisse des Musées son immense fortune, le Louvre s’est réveillé
du jour au lendemain plusieurs fois millionnaire, et quaprès avoir
également bénéficié d’une part de la donation Léon Dru, il vient
encore de recevoir, il y a quelques mois à peine, conformément aux
intentions dernières de M. Charles Seguin, une somme considérable
pour une nouvelle fondation. On ne saurait trop bénir ces amis
bienfaisants ; et la joie sera vive d’éterniser leur mémoire, en inscri-
vant d'année en année leurs noms sur des chefs-d’œuvre dignes
d’eux, conquis avec leurs subsides. Souhaitons qu’ils fassent école
et suscitent à leur tour, de plus en plus nombreux, de multiples
imitateurs.

Mais, en dehors même des enrichissements dus à des dons effectifs
déjà réalisés, le Louvre et, en particulier, le département des Peintures
ont bénéficié également en ces deux dernières années d'un nouvel
élément d’intérêt et de vie, qui n’est pas sans avoir, par certains côtés,
une portée assez analogue. La mesure récemment adoptée, et munie
de toutes les approbations officielles, par laquelle est autorisée
désormais l'acceptation de prêts temporaires dans les diverses sections
du musée, a rompu très heureusement avec ce que les usages tra-
ditionnels avaient gardé jusqu’alors de trop étroit en leur rigorisme.
L’étranger nous avait depuis longtemps donné l’exemple, notamment
en Angleterre et en Allemagne, et même non sans quelque excès à
l’occasion, d'un libéralisme plus intelligemment ouvert. A la National
Gallery et surtout au South Kensington Muséum, par exemple, les
prêts de particuliers pullulent, comme on sait. Mais, s’il faut s’armer,
 
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