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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 1.1909

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Nr. 3
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Bertaux, Émile: Les tapisseries flamandes de Saragosse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0245

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LES TAPISSERIES FLAMANDES DE SARAGOSSE 221

suites les plus vénérables et les plus rares fut représentée au moins
par une pièce. L’ensemble forma une collection de dix tapisseries,
dont les plus importantes, au nombre de huit, furent réunies dans
une grande salle. Une autre salle, réservée à la Maison Royale, était
tendue de ces tapisseries du palais de Madrid, qui, avant de paraître
en I90G à Bruges, avaient été admirées en 1900 à Paris. Cette foule
de Héros et de Princesses, d’Anges et de Vertus, celte confusion
éblouissante d'attirail guerrier, de pompes sacerdotales et de dégui-
sements féeriques a émerveillé une fois de plus ceux qui Pont vue,
mais elle n’a rien révélé de nouveau sur les peintres flamands et
les hauteliciers de Bruxelles qui ont composé et tissé, au commen-
cement du xvie siècle, les spectacles de gloire italienne et de magoi-
licence bourguignonne imaginés par quelque grand rhétoriqueur
de Madame Marguerite Auguste1.

Les deux cathédrales de Saragosse avaient exposé deux tapisse-
ries exécutées à Bruxelles au temps des Bois Catholiques, et qui, par
leur conservation irréprochable, comme par leur richesse extraor-
dinaire, auraient été dignes de figurer dans la salle royale. La tapis-
serie de la Gloire de la Vierge, appartenant au « Pilar »2, faisait autre-
fois pendant à la Présentation an Temple, que M. Martin Le Roy a
pu acquérir en 1884. Ces deux tentures, celle qui est restée à Sara-
gosse et celle qui fait la parure la plus somptueuse de la plus riche
collection parisienne, ont été tissées d’après les mêmes cartons que
deux tapisseries bruxelloises de la collection royale d’Espagne qui
ont appartenu à Jeanne la Folle. Les exemplaires de Madrid et de
Saragosse ne diffèrent les uns des autres que par des variantes négli-
geables : les ouvriers ont suivi le modèle peint de très près et avec un
soin minutieux3 4.

Le programme qui a été donné est fort compliqué et rappelle les
images à compartiments des livres de piété les plus courants au
xve siècle, la Bible des Pauvres et le Miroir du Salut'*. Cependant les
compositions dont la Présentation au Temple et la Gloire de la Vierge
forment le motif central ne se retrouvent pas exactement dans les

1. Ct. E. Mâle, P Art religieux de la fin du Moyen âge en France, Paris, 1909, p. 373.

2. Dimensions : largeur, 4m60; hauteur, 4 mètres. Phototypie dans Y Album
de l’Exposition de 1892, pl. 175-176.

3. Voir l’étude de M. Marquet de Vasselot, dans le grand Catalogue de la collec-
lion Martin Le Roy (t. IV, p. 41 et pl. vu); on y trouvera tous les documents
connus et les rapprochements utiles. Je me contente de préciser quelques détails
iconographiques.

4. Ee Spéculum humanae salvationis, étudié par M. Perdrizet (1908).
 
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