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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 1.1909

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Nr. 4
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Doin, Jeanne: Thomas Rowlandson, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0425

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THOMAS ROWLANDSON

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encore, elle tire le canon, plusieurs fois meurtrière d’un seul coup.
Au glouton qui dévore elle présente, gracieuse, le sablier; à
l’amoureux qui dit au revoir à son amie, elle s’agrippe, vorace; sur
une brouette, elle emporte un impotent; à la coquette en train de
se parer elle fait une grande révérence : n’avait-on jamais pensé à
elle? Non? Tant pis, la voilà ! Et ce sont des grincements de dents,
et des gestes de terreur, et des mouvements de recul, et des
paniques, et des tremblements, et des pâleurs! La Mort, la Mort
partout, en voiture, à la chasse, au jeu, en voyage, au fond d’une

LE VOYAGE DU DOCTEUR S Y N T A X, GRAVURE PAR ROXVLANDSON

bouteille, dans l'escalade d'une échelle de soie. L’imagination impé-
tueuse de l'artiste s'identifie à la réalité des faits, —il est vrai avec
fantaisie. Docile à sa vision des choses, son crayon court rapide,
indique un contour, marque un sourire ou une grimace, creuse,
fouille, anime, enfièvre...

Celte œuvre fut son chant du cygne. Pendant dix ans il travaille
encore. 11 exécute la Danse de la Vie, faible réplique donnée à l'ou-
vrage précédent, illustre un Voyage dans le sud de la France,
Y Histoire de Quæ Genus et celle de Qui Hi, les Beautés de Sterne
et bien d’autres livres; mais ce n’est plus le Rowlandson d’antan.
Sa main tremble, s’égare ; le déclin, avec son triste cortège de
déchéances, s’accentue de jour en jour, réclamant de nous le silence
et l’oubli. Après une longue maladie, l’artiste s’éteignait le
22 avril 1827, délaissé, presque indigent. Avant sa mort, il voyait
 
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