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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

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Nr. 5
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Labande, León-Honoré: Les peintres niçois des XVe et XVIe siècles, 2, Oeuvres de Louis Bréa
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https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0424

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LES PEINTRES NIÇOIS DES XVe ET XVIe SIÈCLES 399

mais quelques-unes de ses œuvres ultérieures nous sont connues
soit par les dates qui y sont inscrites, soit par d’autres documents.
Une des premières est une Madone du Rosaire qu’il exécuta, en 1515,
pour l’église paroissiale d’Antibes1. À vrai dire, elle ne porte pas sa
signature, mais la facture en est telle qu'il est impossible, malgré
la restauration moderne du peintre Joseph Fellon, de se méprendre
sur son attribution1 2. Elle ne figure pas à l’Exposition de Nice, mais
comme, à ma connaissance, elle n’a jamais été décrite d’une façon
suffisante, je crois devoir entrer dans quelques détails.

La figure principale est abritée par un arc en plein cintre qui
laisse vides les écoinçons supérieurs du panneau rectangulaire3 :
c’est la Vierge debout, portant l’Enfant sur son bras droit et présen-
tant le rosaire. Elle a été refaite en entier 'avec l’Enfant; le restau-
rateur l’a gratifiée d’une couronne d’étoiles et l’a élevée sur le crois-
sant delà lune. Son large manteau bleu est relevé par deux de ces
anges, à robe rose et aux ailes diaprées, qui sont bien caractéris-
tiques de Bréa (celui de gauche n’a pas été retouché). Sous les plis
de ce vêtement sont agenouillés, le chapelet à la main, d’un côté le
pape, deux cardinaux, un évêque, des moines et des clercs, d’autre
part, l’empereur, un roi, deux reines et d’autres laïques. Ces groupes
ont encore été à peu près respectés par le restaurateur : ils sont la
reproduction de ceux du tableau de Taggia, peint deux ans plus tôt.

La partie la plus attachante du retable d’Antibes est constituée
par la série de dix-scpt petits tableaux, d’un coloris très pur et très
vif, qui entourent le panneau central4 et ne semblent pas avoir
été retouchés. Le premier, en haut et à gauche, montre l’ange et la
Vierge de l’Annonciation exactement dans l’attitude, avec les
couleurs et le décor, observés sur le retable de Saint Nicolas : les
seules différences consistent en ce que, avec la banderole, l’ange
tient un bouquet de lys, et que l’Esprit Saint arrive sous forme de
colombe au-dessus de la Vierge. C’est ensuite la Visitation : Marie,
qui embrasse Elisabeth, est accompagnée de saint Joseph coiffé

1. La date est gravée sur la face du panneau central qui regarde le mur.

2. M. G. B rès, si prudent dans ses attributions, n’hésite aucunemeut pour ce
retable, qu’il a signalé à la page 19 de ses Brevl nolizie.

3. Là sont peintes en triangle trois feuilles partant d’un bouton central; elles
sont du même style et de la même facture que les ornements qui occupent cette
place dans le retable du curé Teste.

4. Le 18e tableau, au centre de la rangée inférieure, manque ; le Christ de
douleur devait y être figuré. Je rappelle que les tableaux des Mystères du Rosaire
avaient été peints aussi à Taggia en 1513.
 
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