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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
à Florence, à Vallombreuse, aux Monts Pisans et à Gênes. Il y avait là de
véritables paysages d’églogues. J’y ai remarqué d’une façon générale, l’admi-
rable groupement des arbres, formant bouquets et la vérité des fabriques.
C’est vers 1812, au moment où Pierre Daru, intendant général aidé de
son frère Martial résidant à Rome, achève d’installer un riche ameublement
au Quirinal que Boguet peint pour le palais impérial — c’est-à-dire pour
Napoléon, dont la visite était déjà officieusement annoncée dans les cercles
gouvernementaux — des fresques avec quelques personnages mythologiques ;
celles-ci, si nous en croyons une lettre de Boguet au peintre Xavier Fabre \
auraient été passées au blanc en 1815.
En tous cas, ce fait reste à contrôler, et quelque érudit local s’en chargera.
D’après le dire de gens informés, ces peintures a tempera, fort belles, au
nombre de douze, offraient des sujets mythologiques accompagnés de per-
sonnages. Je pense qu’il en existe encore. Voici les titres que m’a donnés
Rossignani :
Un lever de soleil avec Diane courant un cerf, placé dans une partie cintrée ;
un Embrasement de Sodome ; un Narcisse ; une Léda ; un Enlèvement
d’Europe ; Endymion, à fond de clair de lune ; un Mercure, effet de nuit ; un
Apollon et Daphné, avec une jolie cascade, une vue de l’Adige, etc...
Dans l’été de 1811, Boguet avait reçu à Rome les visites de Fabre et de
la comtesse d’Albany. Celle dernière lui achète un de ses plus beaux paysa-
ges et elle en parle plusieurs fois avec bonheur dans ses lettres1 2.
Le général comte Miollis, gouverneur de Rome, dilettante et archéologue
convaincu par surcroît, est aussi des clients de Boguet sous l’Empire et
choisit chez lui cinq toiles dont voici les titres. Elles ornent en bonne expo-
sition sa galerie au palais Aldobrandini, non loin du Quirinal.
L Intérieur d’une forêt ; Vue de la plaine de Home, prise de la villa Aldo-
brandini, près Frascati ; Vue de la villa d’Este à Tivoli et la cascade de la
grotte de Neptune à Tivoli.
Le catalogue imprimé de cette galerie Miollis, tiré en 1814 chez de
Romanis, à Rome, est très propre à nous renseigner. Il a d’ailleurs pour
auteur — et c’est tout dire — le directeur de la Calcographie impériale de
Rome, Alexandre Visconti. Les dimensions des toiles sont indiquées dans cet
ouvrage in-4, fort rare, que nous avons le bonheur, personnellement, de
posséder3.
1. Manuscrits du fonds Fabre. Bibliothèque de Montpellier.
2. Voyez notamment dans notre tirage à part de la Revue des Éludes historiques
intitulé: La Comtesse d’Albany à Florence sous l’Empire. Grand in-8, Paris, Picard, 190-,
page 12.
3. Il contient au début, le portrait admirablement gravé de Miollis en uniforme et en
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à Florence, à Vallombreuse, aux Monts Pisans et à Gênes. Il y avait là de
véritables paysages d’églogues. J’y ai remarqué d’une façon générale, l’admi-
rable groupement des arbres, formant bouquets et la vérité des fabriques.
C’est vers 1812, au moment où Pierre Daru, intendant général aidé de
son frère Martial résidant à Rome, achève d’installer un riche ameublement
au Quirinal que Boguet peint pour le palais impérial — c’est-à-dire pour
Napoléon, dont la visite était déjà officieusement annoncée dans les cercles
gouvernementaux — des fresques avec quelques personnages mythologiques ;
celles-ci, si nous en croyons une lettre de Boguet au peintre Xavier Fabre \
auraient été passées au blanc en 1815.
En tous cas, ce fait reste à contrôler, et quelque érudit local s’en chargera.
D’après le dire de gens informés, ces peintures a tempera, fort belles, au
nombre de douze, offraient des sujets mythologiques accompagnés de per-
sonnages. Je pense qu’il en existe encore. Voici les titres que m’a donnés
Rossignani :
Un lever de soleil avec Diane courant un cerf, placé dans une partie cintrée ;
un Embrasement de Sodome ; un Narcisse ; une Léda ; un Enlèvement
d’Europe ; Endymion, à fond de clair de lune ; un Mercure, effet de nuit ; un
Apollon et Daphné, avec une jolie cascade, une vue de l’Adige, etc...
Dans l’été de 1811, Boguet avait reçu à Rome les visites de Fabre et de
la comtesse d’Albany. Celle dernière lui achète un de ses plus beaux paysa-
ges et elle en parle plusieurs fois avec bonheur dans ses lettres1 2.
Le général comte Miollis, gouverneur de Rome, dilettante et archéologue
convaincu par surcroît, est aussi des clients de Boguet sous l’Empire et
choisit chez lui cinq toiles dont voici les titres. Elles ornent en bonne expo-
sition sa galerie au palais Aldobrandini, non loin du Quirinal.
L Intérieur d’une forêt ; Vue de la plaine de Home, prise de la villa Aldo-
brandini, près Frascati ; Vue de la villa d’Este à Tivoli et la cascade de la
grotte de Neptune à Tivoli.
Le catalogue imprimé de cette galerie Miollis, tiré en 1814 chez de
Romanis, à Rome, est très propre à nous renseigner. Il a d’ailleurs pour
auteur — et c’est tout dire — le directeur de la Calcographie impériale de
Rome, Alexandre Visconti. Les dimensions des toiles sont indiquées dans cet
ouvrage in-4, fort rare, que nous avons le bonheur, personnellement, de
posséder3.
1. Manuscrits du fonds Fabre. Bibliothèque de Montpellier.
2. Voyez notamment dans notre tirage à part de la Revue des Éludes historiques
intitulé: La Comtesse d’Albany à Florence sous l’Empire. Grand in-8, Paris, Picard, 190-,
page 12.
3. Il contient au début, le portrait admirablement gravé de Miollis en uniforme et en