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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
lorsque le comte de Caylus — qui s’était jadis vivement intéressé à Jacques-
Philippe — déclare, dix ans après la mort de celui-ci, dans sa biographie
d’Edme Bouchardon :
« 11 avoit un frère cadet, qui suivoit également la profession de sculpteur ;
et les grands exemples qu’il avoit eus longtemps devant les yeux, faisoient
espérer des succès, quand la mort l’enleva, à la fleur de son âge, en Suède,
où il avoit été appelé pour les travaux de cette cour. »
La bibliographie des travaux français sur J.-Pli. Bouchardon1 est particu-
lièrement pauvre ; les recherches d’histoire de l'art proprement dite ne font
qu’effleurer son nom, en passant et toujours avec celui de son illustre frère ;
l’appréciation du comte de Caylus est, à cet égard, caractéristique. C’est
dans les publications des savants de province qu’on trouve les premières et
rares notices biographiques concernant la période de la vie de l'artiste anté-
rieure à 17/41, période dont les écrivains suédois ignorent à peu près tout.
I
L’HOMME
Jacques-Philippe Bouchardon naquit à Chaumont-en-Bassigny (Haute-
Marne) en 17112. Son père était Jean-Baptiste Bouchardon et sa mère Anne
Ghéré. L’acte de baptême donne au père le titre d’ai'chitecte et celui-ci a
laissé en effet quelques dessins de constructions qui sont parvenus jusqu’à
nous. Toutefois, la profession principale du père de Jacques-Philippe semble
avoir été celle de sculpteur et de doreur. On ti’ouve à Chaumont et dans
d’autres localités quelques œuvres de sculpture dues à son ciseau et témoi-
gnant de dispositions artistiques appréciables ainsi que d’une habileté tech-
nique consommée
Bouchardon père possédait un atelier relativement vaste dans lequel tra-
vaillaient deux ou trois apprentis ainsi que sa fille Jacquette, celle-ci s’occu-
1. En ce qui concerne le milieu d’où est sorti Bouchardon, on trouve de précieux ren-
seignements dans les ouvrages de M. Alphonse Roserot, Jean-Baptiste Bouchardon, sculp-
teur et architecte à Chaumont en Bassigny (Réunion des Soc. des Beaux-Arts des départe-
ments, 1894), et Edme Bouchardon (1910). Cf. également les indications bibliographiques
de ces deux ouvrages.
2. La plupart des renseignements biographiques qui suivent sont extraits des Archives
du Château de Stockholm, des Archives Nationales Suédoises et des archives de la famille
Bouchardon, appartenant actuellement à Mme Laillaut de Wacquant et à M. Paul Pesme,
de Saint-Dizier. Je dois à l’obligeance de M. Alphonse Roserot un certain nombre de
renseignements qu’il a bien voulu me communiquer, en plus de ceux qui se trouvent
dans ses ouvrages précités.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
lorsque le comte de Caylus — qui s’était jadis vivement intéressé à Jacques-
Philippe — déclare, dix ans après la mort de celui-ci, dans sa biographie
d’Edme Bouchardon :
« 11 avoit un frère cadet, qui suivoit également la profession de sculpteur ;
et les grands exemples qu’il avoit eus longtemps devant les yeux, faisoient
espérer des succès, quand la mort l’enleva, à la fleur de son âge, en Suède,
où il avoit été appelé pour les travaux de cette cour. »
La bibliographie des travaux français sur J.-Pli. Bouchardon1 est particu-
lièrement pauvre ; les recherches d’histoire de l'art proprement dite ne font
qu’effleurer son nom, en passant et toujours avec celui de son illustre frère ;
l’appréciation du comte de Caylus est, à cet égard, caractéristique. C’est
dans les publications des savants de province qu’on trouve les premières et
rares notices biographiques concernant la période de la vie de l'artiste anté-
rieure à 17/41, période dont les écrivains suédois ignorent à peu près tout.
I
L’HOMME
Jacques-Philippe Bouchardon naquit à Chaumont-en-Bassigny (Haute-
Marne) en 17112. Son père était Jean-Baptiste Bouchardon et sa mère Anne
Ghéré. L’acte de baptême donne au père le titre d’ai'chitecte et celui-ci a
laissé en effet quelques dessins de constructions qui sont parvenus jusqu’à
nous. Toutefois, la profession principale du père de Jacques-Philippe semble
avoir été celle de sculpteur et de doreur. On ti’ouve à Chaumont et dans
d’autres localités quelques œuvres de sculpture dues à son ciseau et témoi-
gnant de dispositions artistiques appréciables ainsi que d’une habileté tech-
nique consommée
Bouchardon père possédait un atelier relativement vaste dans lequel tra-
vaillaient deux ou trois apprentis ainsi que sa fille Jacquette, celle-ci s’occu-
1. En ce qui concerne le milieu d’où est sorti Bouchardon, on trouve de précieux ren-
seignements dans les ouvrages de M. Alphonse Roserot, Jean-Baptiste Bouchardon, sculp-
teur et architecte à Chaumont en Bassigny (Réunion des Soc. des Beaux-Arts des départe-
ments, 1894), et Edme Bouchardon (1910). Cf. également les indications bibliographiques
de ces deux ouvrages.
2. La plupart des renseignements biographiques qui suivent sont extraits des Archives
du Château de Stockholm, des Archives Nationales Suédoises et des archives de la famille
Bouchardon, appartenant actuellement à Mme Laillaut de Wacquant et à M. Paul Pesme,
de Saint-Dizier. Je dois à l’obligeance de M. Alphonse Roserot un certain nombre de
renseignements qu’il a bien voulu me communiquer, en plus de ceux qui se trouvent
dans ses ouvrages précités.