DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Lindblom, Andreas: Jacques-Philippe Bouchardon, [1]: sculpteur du roi de Suéde
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0121
JACQUES-PHILIPPE BOUCHARDON
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pant plus spécialement de la dorure. C’est là que le frère aîné, Edme (né en
1698) reçut les premiers enseignements dans l’art de la sculpture, et c'est de
là qu’il partit en 1720, pour entrer, à Paris, dans l’atelier de Guillaume
Coustou. A cette époque, Jacques-Philippe avait environ 10 ans, et l’on se
représente le « frérot », comme on l appelait généralement, spectateur inté-
ressé des travaux qui se poursuivaient dans l’atelier paternel.
En 1723, un grand événement se produit dans la famille. Edme, qui, tout
en travaillant chez Cous-
tou, suivait également
les cours de l’Académie,
obtient le prix de Rome,
avec un relief sur le sujet
de concours suivant : Gé-
cléon choisit ses soldats en
observant leur manière de
boire. Il part pour Rome
la même année.
C’est dans une lettre
datée de cette ville qu’il
est fait mention, pour la
première fois, du travail
de Jacques-Philippe. Il
paraît avoir commencé,
vers l’âge de quinze ans,
à travailler dans l’atelier,
et sous la direction de son
père. Le passage vaut
d’être cité in extenso, car
il est caractéristique du
style prolixe d Edme et
de son ton quelque peu
protecteur :
« Je suis bien aise que frérot preine le partie de la sculpture ; je soite qu’il
i reusise. C’est une grande grâce que Ion a à rendre au bon dieux quant
on est véritablement né pour cette arst, qui est si dificile et qui ne s’aquier
que par des vingtaines d’années d’estudes; encore ne reusit on pas; mais
jespere que son bon naturelle répondra a cest heureuses dispositions, et
quant suivant uos bons conceille i ne devienne un très habille homme. »
Dans les lettres suivantes, Edme donne régulièrement un souvenir à son
frère et s’intéresse vivement à ses occupations. L’avenir semble plein depro-
PORTRAIT DE JACQUES-PHILIPPE BOUCHARDON
SANGUINE
ATTRIBUÉE A EDME BOUCHARDON
(Collection. Laillaut de Wacquant, Saint-Dizier.)
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pant plus spécialement de la dorure. C’est là que le frère aîné, Edme (né en
1698) reçut les premiers enseignements dans l’art de la sculpture, et c'est de
là qu’il partit en 1720, pour entrer, à Paris, dans l’atelier de Guillaume
Coustou. A cette époque, Jacques-Philippe avait environ 10 ans, et l’on se
représente le « frérot », comme on l appelait généralement, spectateur inté-
ressé des travaux qui se poursuivaient dans l’atelier paternel.
En 1723, un grand événement se produit dans la famille. Edme, qui, tout
en travaillant chez Cous-
tou, suivait également
les cours de l’Académie,
obtient le prix de Rome,
avec un relief sur le sujet
de concours suivant : Gé-
cléon choisit ses soldats en
observant leur manière de
boire. Il part pour Rome
la même année.
C’est dans une lettre
datée de cette ville qu’il
est fait mention, pour la
première fois, du travail
de Jacques-Philippe. Il
paraît avoir commencé,
vers l’âge de quinze ans,
à travailler dans l’atelier,
et sous la direction de son
père. Le passage vaut
d’être cité in extenso, car
il est caractéristique du
style prolixe d Edme et
de son ton quelque peu
protecteur :
« Je suis bien aise que frérot preine le partie de la sculpture ; je soite qu’il
i reusise. C’est une grande grâce que Ion a à rendre au bon dieux quant
on est véritablement né pour cette arst, qui est si dificile et qui ne s’aquier
que par des vingtaines d’années d’estudes; encore ne reusit on pas; mais
jespere que son bon naturelle répondra a cest heureuses dispositions, et
quant suivant uos bons conceille i ne devienne un très habille homme. »
Dans les lettres suivantes, Edme donne régulièrement un souvenir à son
frère et s’intéresse vivement à ses occupations. L’avenir semble plein depro-
PORTRAIT DE JACQUES-PHILIPPE BOUCHARDON
SANGUINE
ATTRIBUÉE A EDME BOUCHARDON
(Collection. Laillaut de Wacquant, Saint-Dizier.)