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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 2
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Lindblom, Andreas: Jacques-Philippe Bouchardon, [1]: sculpteur du roi de Suéde
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0122

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IOO

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

messes — lorsque survient la catastrophe. C’est dans une lettre d’Edme que
nous en trouvons la première nouvelle. Il a appris par des tiers que le « fré-
rot » vient de s’engager et exprime, en des termes vigoureux, le chagrin et
le mécontentement qu’il en a et la part qu’il prend à la douleur de son père.
La lettre d’Edme étant datée du io janvier 1781, il est probable que Jacques-
Philippe entra au service vers la fin de 1780.

On ne sait à quel régiment il servait, ni à quel grade il parvint. Dans l’in-
ventaire de sa succession, il est fait mention d’une selle à chabraque et à
arçons galonnés d'or, de deux fusils, de deux carabines, de deux pistolets de
poche et de deux pistolets d’arçon, tous souvenirs probables de sa vie mili-
taire. Il paraît avoir appartenu à des troupes montées.

Toutefois, le jeune Jacques-Philippe ne tarda pas à s'apercevoir qu’il avait
fait une sottise, ce qui n’a rien de surprenant quand on connaît son caractère.
Dès 1733, il est question, en effet, de chercher à le libérer du service; la
difficulté consistait à réunir la somme nécessaire. Le projet dut toutefois
être ajourné. La paix fut, en effet, rompue par la guerre de la succession de
Pologne, en 1733. Du rôle joué par Jacques-Philippe Bouchardon au cours
des hostilités, on retrouve quelques échos dans deux documents : un passe-
port, conservé dans les archives de la famille et délivré à Bonn, le 26 juillet
1734 par l’Electeur de Cologne et le duc de Bavière, Clément-Auguste, et
une longue lettre adressée par Edme à son père. Jacques-Philippe, qui
paraît avoir pris part à la campagne du Rhin, se trouvait à Bonn depuis
deux mois et désirait, vers la fin de juillet, se rendre à Bruxelles. (Chose
étrange, ce passeport est établi personnellement pour « Jacob Philippen
Bouchardon Bildhaueren seiner profession ».) Dans sa lettre à son père,
en octobre, Edme exprime sa joie de ce que son frère ait pu heureusement
gagner les Flandres, relativement à l abri des horreurs de la guerre. Puis,
il revient sur le sort du « frérot », thème habituel de la correspondance
familiale : « Il est urai quil a fait une grande faute, mais a tout péché miséri-
corde, je ne doute point qu’apres tout ce quil a soufert il ne prenne le bon
partie, cest pourquoi il ne faudroit pas le rebuté de peur quil ne fasse pire,
l’ont peut auoir son congé, ce seroit un meurtre de labandonner... «Pourvu
que le père parvienne à racheter Jacques-Philippe, Edme s’engage à le
prendre avec lui à Paris et à lui enseigner la sculpture, Il chante les louanges
de son protecteur et ami, le comte de Caylus, qui a fait tout ce qu’il a pu
pour libérer Jacques-Philippe, et dont l'intervention a permis d’aplanir cer-
taines difficultés. Il demande enfin à son père de lui faire parvenir une
somme de 4oo livres, afin que Caylus puisse conclure l’affaire avec le
colonel du régiment, qui a l’intention de passer l’hiver à Paris. On ne sait
exactement à quelle date cette libération put être effectuée. Ce qui est cer-
 
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