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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 6
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Doin, Jeanne: Charles Séchan et son atelier de décoration théatrale pendant le romantisme
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0397

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CHARLES SÉCHAN

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d Alfred de Dreux1 2 —, et la partie décorative à Séchan. Un sculpteur,
klagmann, et un peintre, Guicliard, faible disciple d'Ingres, complétèrent
cette équipe d’artistes. Il faut bien avouer que d'après les descriptions parues
dans l'Illustration '1, ce théâtre ne présentait rien d’extraordinaire, klagmann
avait alourdi la façade de ligures massives, et Guichard ne s'était pas écarté,
dans ses peintures de lhémicycle, du modèle académique. Il y avait cepen-
dant une nouveauté : la salle formait une ellipse, mais sur le plafond ovale,
Séchan et ses associés, Diéterle et Despléchin, avaient eu la malencontreuse
idée de représenter un char d’Apollon inspiré directement de Y Aurore du
Guide. En revanche, le même triumvirat avait décoré les galeries avec des
guirlandes continues de fruits, de feuillages et de fleurs qui devaient jeter
dans cet ensemble poncif une note fraîchement naturaliste.

Il est extrêmement périlleux de déterminer la part individuelle que Séchan
prit dans ces travaux, ainsi que dans ceux du même genre effectués sur
plusieurs scènes parisiennes, étrangères ou provinciales. Tout fait supposer
qu'il s’acquitta d’ouvrages de réfection ou d’aménagement, poursuivis le
plus souvent sous les ordres d’un architecte. Car, pour d’autres monu-
ments, nous possédons quelques indications. Par exemple, au Panthéon,
quand il fut question de rendre l'édifice au culte catholique, en i85a,
Séchan eut pour chef Constant Dufeu. De même, au Louvre, Duban lui
confia la remise en état de la galerie d’Apollon. Enfin, à Saint-Eustache, où
commandait Victor Baltard, Séchan restaura les parties ornementales de la
Chapelle des Saints-Anges, dans laquelle on venait de découvrir des pein-
tures remontant au milieu du xvue siècle ; puis, un peu plus tard, il exécuta
les motifs décoratifs de la chapelle de la Vierge. De toute évidence, son
rôle ressemble à celui qu’il tient dans les fêtes publiques : il accomplit des
travaux de dorure et d ornementation.

Pourtant, il fera fonction d’architecte, lorsqu’il bâtira pour Dumas, près
de Saint-Germain, le joli petit château de Monte-Cristo. Mais il aura tou-
jours pour coadjuteur Jules Diéterle. Séchan est le cerveau qui projette, et
Diéterle, la main qui détermine. M"ie Juliette Adam a indiqué nettement
cette collaboration intime lorsque Séchan vint séjourner chez elle, au Golfe
Jouan, à la fin de 1865. « Séchan et son gendre Diéterle ont fait le plan de
la maison d’Edmond Adam, dessiné tous les meubles, les cheminées, les
plafonds. Ils ont incrusté la façade et mis en tuyaux de cheminée des
faïences, des terres cuites, de deux faïenciers qu'ils protègent, qui ont créé
un genre original et qu'on appelle les Deck3. » Le décor polychrome mêlé

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1921, t. II, p. 287.

2. Le 26 décembre 1846, le 23 janvier 1847 et le 3o janvier 1847-

3. M1"* Juliette Adam, Mes sentiments et nos idées avant 1870, Paris, igo5, p. 57-58.

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