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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0027
PRÉFACE. xxtii
arts ne pourront prévaloir. M. Louis Reybaud, dans un remarquable
travail sur renseignement professionnel en France (1), disait avec
un heureux choix de pensées et de paroles : « Quand on accuse
» l'Université de faire des Grecs et des Romains plutôt que des
» hommes de notre temps", c'est à elle de relever le défi et de
» venger l'injure commune. Ces hommes à qui l'antiquité est fami-
» lière sont de notre temps comme les autres, plus que les autres ;
» ils en sont la lumière et l'honneur; ils gardent dans nos civili-
» sations positives au moins la notion des traditions intellectuelles
» et des influences morales auxquelles l'espèce humaine doit la
» meilleure partie de sa grandeur..... Il est du devoir de ceux qui
» tiennent les grandes études de les défendre contre ce qui les
» affecte ou les menace; elles répondent à un goût profond même
» chez les peuples les plus affairés, témoin les Anglais si épris de
» l'antiquité grecque et latine. » Ces pensées de notre illustre
confrère et ami s'appliquent à l'enseignement des beaux-arts* aussi
justement qu'à celui des lettres. Les hautes intelligences de la
Grèce ont su dégager dans sa sublime simplicité la philosophie du
vrai et du beau. Dans l'ensemble si varié de leurs productions,
l'intelligence suit pas à pas les progrès de l'humanité ; elle apprend
à diriger son goût, à développer ses plus précieuses facultés, à
épurer ses idées, à choisir pour les exprimer les traits les plus
précis. Étudier les œuvres des modernes seulement, c'est un travail
aride, où l'esprit, sans guide, sans initiation, s'épuise à travers
d'immenses déserts avant de rencontrer çà et là une source où il
puiserait quelques inspirations, si le plus souvent il n'était pas
(I) Revue des Deux-Mondes, mars 18(54, p. 448 et 449.
arts ne pourront prévaloir. M. Louis Reybaud, dans un remarquable
travail sur renseignement professionnel en France (1), disait avec
un heureux choix de pensées et de paroles : « Quand on accuse
» l'Université de faire des Grecs et des Romains plutôt que des
» hommes de notre temps", c'est à elle de relever le défi et de
» venger l'injure commune. Ces hommes à qui l'antiquité est fami-
» lière sont de notre temps comme les autres, plus que les autres ;
» ils en sont la lumière et l'honneur; ils gardent dans nos civili-
» sations positives au moins la notion des traditions intellectuelles
» et des influences morales auxquelles l'espèce humaine doit la
» meilleure partie de sa grandeur..... Il est du devoir de ceux qui
» tiennent les grandes études de les défendre contre ce qui les
» affecte ou les menace; elles répondent à un goût profond même
» chez les peuples les plus affairés, témoin les Anglais si épris de
» l'antiquité grecque et latine. » Ces pensées de notre illustre
confrère et ami s'appliquent à l'enseignement des beaux-arts* aussi
justement qu'à celui des lettres. Les hautes intelligences de la
Grèce ont su dégager dans sa sublime simplicité la philosophie du
vrai et du beau. Dans l'ensemble si varié de leurs productions,
l'intelligence suit pas à pas les progrès de l'humanité ; elle apprend
à diriger son goût, à développer ses plus précieuses facultés, à
épurer ses idées, à choisir pour les exprimer les traits les plus
précis. Étudier les œuvres des modernes seulement, c'est un travail
aride, où l'esprit, sans guide, sans initiation, s'épuise à travers
d'immenses déserts avant de rencontrer çà et là une source où il
puiserait quelques inspirations, si le plus souvent il n'était pas
(I) Revue des Deux-Mondes, mars 18(54, p. 448 et 449.