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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0053
24 LIVRÉ PREMIER.
Syracuse chercha à atténuer autant que possible le mal occa-
sionné par sa lenteur à défendre son alliée. Elle envoya des am-
bassadeurs à Annibal, pour demander le rachat des prisonniers et
la conservation des temples. Sa réponse fut aussi dure que sacri-
lège: a Ceux, dit le chef africain, qui n'ont pas su éviter l'escla-
vage, méritent de le supporter; et, quant aux temples, les dieux mé-
contents des habitants ont abandonné Sélinonte », donnant à en-
tendre qu'à ses yeux ce n'étaient plus des monuments sacrés.
D'humbles prières furent également repoussées. Annibal ne céda
qu'à l'intervention d'Empédion; c'était un citoyen notable de la
malheureuse ville, qui avait toujours conseillé à ses compatriotes
de ne pas faire la guerre aux Carthaginois. Cette circonstance lui
concilia la bonne grâce du vainqueur. Sur les instances d'Empédion,
Annibal lui accorda le retour de ses parents et, pour d'autres fugi-
tifs et prisonniers, la permission de s'établir de nouveau à Séli-
nonte en restant tributaires des Phéniciens (1).
Peu de temps après le Syracusain Hermocrates, exilé de sa
ville natale malgré de grands services rendus à sa patrie dans la
guerre contre les Athéniens, apprenant le départ des Carthaginois,
se résolut à revenir en Sicile, à relever, avec le concours d'autres
compatriotes, la ville de Sélinonte et à se venger ainsi de l'injustice
de ses concitoyens. Il fit rétablir les murs détruits et rappela tous
les Sélinontins sans exception; un grand nombre dut répondre à
à cet appel, puisque Hermocrates put bientôt réunir autour de lui
6,000 guerriers (2). Il fit plusieurs expéditions en Sicile, et enfin,
avec un millier d'hommes, tenta une attaque contre Syracuse; ce
fut sans succès : il fut vaincu et tué avec la plupart de ses com-
pagnons, dans la première année de la XC11P Olympiade (408 avant
J.-C.) (3).
(1) Diod. Sic, XIIIj 59.
(8) Ib., XIII, 63.
(3) Ib., XIII, 75.
Syracuse chercha à atténuer autant que possible le mal occa-
sionné par sa lenteur à défendre son alliée. Elle envoya des am-
bassadeurs à Annibal, pour demander le rachat des prisonniers et
la conservation des temples. Sa réponse fut aussi dure que sacri-
lège: a Ceux, dit le chef africain, qui n'ont pas su éviter l'escla-
vage, méritent de le supporter; et, quant aux temples, les dieux mé-
contents des habitants ont abandonné Sélinonte », donnant à en-
tendre qu'à ses yeux ce n'étaient plus des monuments sacrés.
D'humbles prières furent également repoussées. Annibal ne céda
qu'à l'intervention d'Empédion; c'était un citoyen notable de la
malheureuse ville, qui avait toujours conseillé à ses compatriotes
de ne pas faire la guerre aux Carthaginois. Cette circonstance lui
concilia la bonne grâce du vainqueur. Sur les instances d'Empédion,
Annibal lui accorda le retour de ses parents et, pour d'autres fugi-
tifs et prisonniers, la permission de s'établir de nouveau à Séli-
nonte en restant tributaires des Phéniciens (1).
Peu de temps après le Syracusain Hermocrates, exilé de sa
ville natale malgré de grands services rendus à sa patrie dans la
guerre contre les Athéniens, apprenant le départ des Carthaginois,
se résolut à revenir en Sicile, à relever, avec le concours d'autres
compatriotes, la ville de Sélinonte et à se venger ainsi de l'injustice
de ses concitoyens. Il fit rétablir les murs détruits et rappela tous
les Sélinontins sans exception; un grand nombre dut répondre à
à cet appel, puisque Hermocrates put bientôt réunir autour de lui
6,000 guerriers (2). Il fit plusieurs expéditions en Sicile, et enfin,
avec un millier d'hommes, tenta une attaque contre Syracuse; ce
fut sans succès : il fut vaincu et tué avec la plupart de ses com-
pagnons, dans la première année de la XC11P Olympiade (408 avant
J.-C.) (3).
(1) Diod. Sic, XIIIj 59.
(8) Ib., XIII, 63.
(3) Ib., XIII, 75.