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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0345
346 LIVRE SIXIÈME. — CHAP. 4.
des abris rudimentaires des premiers hommes. Quelle différence
entre ces abris et les palais, les temples de l'Inde, de la Perse, de
l'Egypte, de la Grèce ! Comment retrouver les divers chaînons qui
relient d'abord ces extrêmes puis entre elles ces diverses architec-
tures dont chacune offre dans son ensemble un type bien accusé?
Nous ne savons si cette question, posée dans des termes aussi géné-
raux, pourrait être résolue avec nos connaissances actuelles. Nous ne
voulons ni ne pouvons l'essayer ; nous nous contenterons seulement
d'indiquer l'origine de l'architecture grecque et les transformations
par lesquelles elle est arrivée à une perfection que Ton peut appeler
absolue, puisqu'avec quelques principes toujours les mêmes elle a
cherché et elle est parvenue à résoudre les programmes qui lui
étaient posés en puisant dans leurs données mêmes les formes des
masses et des détails qui y satisfaisaient le plus harmonieusement.
Pour nous Occidentaux qui sommes nourris du génie, de la littéra-
ture et des arts de la Grèce, n'est-ce pas là le côté principal de cette
grande question? Il faut ajouter que nous ne croyons cette recherche
possible qu'à un point de vue général, que les matériaux manquent
encore et manqueront peut-être toujours, qui pourraient permettre
une analyse détaillée et exacte de toutes ces transformations. Après
avoir rappelé les principales opinions émises sur ce sujet et montré
l'analogie frappante des temples grecs avec les cabanes encore en
usage de nos jours chez les habitants de laLycie, nous traiterons suc-
cessivement les origines : de la colonne et de ses parties, base, fût et
chapiteau ; — de l'entablement et de ses parties, architrave, frise et
corniche ; — du fronton ; — des principales moulures ; nous ferons
voir enfin que si on ne saurait encore dire à quelles causes sont dues
la grosseur et la proportion écrasée des colonnes doriques primitives,
on peut dès à présent constater entre les proportions générales des
temples ioniques de l'Asie Mineure et les cabanes de la Lycie une
analogie des plus remarquables, et, sans être en contradiction avec
les faits historiques, admettre que les populations de l'Asie Mineure,
des abris rudimentaires des premiers hommes. Quelle différence
entre ces abris et les palais, les temples de l'Inde, de la Perse, de
l'Egypte, de la Grèce ! Comment retrouver les divers chaînons qui
relient d'abord ces extrêmes puis entre elles ces diverses architec-
tures dont chacune offre dans son ensemble un type bien accusé?
Nous ne savons si cette question, posée dans des termes aussi géné-
raux, pourrait être résolue avec nos connaissances actuelles. Nous ne
voulons ni ne pouvons l'essayer ; nous nous contenterons seulement
d'indiquer l'origine de l'architecture grecque et les transformations
par lesquelles elle est arrivée à une perfection que Ton peut appeler
absolue, puisqu'avec quelques principes toujours les mêmes elle a
cherché et elle est parvenue à résoudre les programmes qui lui
étaient posés en puisant dans leurs données mêmes les formes des
masses et des détails qui y satisfaisaient le plus harmonieusement.
Pour nous Occidentaux qui sommes nourris du génie, de la littéra-
ture et des arts de la Grèce, n'est-ce pas là le côté principal de cette
grande question? Il faut ajouter que nous ne croyons cette recherche
possible qu'à un point de vue général, que les matériaux manquent
encore et manqueront peut-être toujours, qui pourraient permettre
une analyse détaillée et exacte de toutes ces transformations. Après
avoir rappelé les principales opinions émises sur ce sujet et montré
l'analogie frappante des temples grecs avec les cabanes encore en
usage de nos jours chez les habitants de laLycie, nous traiterons suc-
cessivement les origines : de la colonne et de ses parties, base, fût et
chapiteau ; — de l'entablement et de ses parties, architrave, frise et
corniche ; — du fronton ; — des principales moulures ; nous ferons
voir enfin que si on ne saurait encore dire à quelles causes sont dues
la grosseur et la proportion écrasée des colonnes doriques primitives,
on peut dès à présent constater entre les proportions générales des
temples ioniques de l'Asie Mineure et les cabanes de la Lycie une
analogie des plus remarquables, et, sans être en contradiction avec
les faits historiques, admettre que les populations de l'Asie Mineure,