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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0360

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ORIGINE DU FUT. 334

miers troncs d'arbre, ils ont, aussi bien pour s'épargner du travail
que pour ajouter au charme de leurs œuvres, donné en dernier
lieu à leurs colonnes de pierre la forme de prismes à bases poly-
gonales dont le nombre de côtés varie entre seize et vingt-quatre.
Les faces de ces prismes étaient d'abord planes; creusées ensuite
suivant des galbes plus ou moins prononcés, pour accentuer da-
vantage les effets de lumière et d'ombre, elles sont devenues
des cannelures. On peut supposer, au moins avec autant de proba-
bilité, que les cannelures sont les imitations des gerçures verticales
qui existent naturellement dans les écorces de plusieurs espèces
d'arbres et qui, sur les troncs dépouillés de leurs écorces, furent
reproduites d'abord par des lignes gravées ou peintes, PI. 81, F. II,
XII, XIII et XXII, puis, en suivant le raisonnement précédent, fu-
rent remplacées sur les fûts en bois ou en pierre par des canne-
lures. Les premières inventions humaines sont dues à des cir-
constances simples et naturelles; c'est leur caractère le plus Vrai,
le plus général ; à ces titres on peut dire que cette dernière hypo-
thèse est de beaucoup préférable à la première.

On commença sans doute par faire des cannelures avec des
arêtes vives; mais nous voyons par les exemples retrouvés aux
temples S et Tde Sélinonte que très-anciennement déjà on abattit ces
arêtes ou, pour mieux dire, on réserva un listel entre chaque can-
nelure afin d'obvier au danger que pouvaient courir les personnes
qui se heurtaient contre et aux dégradations qui en étaient la con-
séquence pour le monument. Plus tard, comme au temple d'Her-
cule à Cori, on tailla sur la partie inférieure du fût autant de
facettes qu'il y avait de cannelures sur la partie supérieure; plus
tard encore, et les exemples eh abondent soit à Pompéi soit à Her-
culanum, on ne mit de cannelures qu'à la partie supérieure du fût,
en laissant entièrement lisse la partie inférieure, la seule en défi-
nitive contre laquelle les chocs étaient à craindre.
La diminution de grosseur, naturelle dans les troncs d'arbre,
 
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