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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0394

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CONCLUSION. 365

originaires, que l'on peut appeler ioniens si le nom de Ioniens
désigne effectivement, comme le pense M. Curtius, le peuple grec
primitif, auraient sans aucun doute produit des monuments où se
retrouveraient encore plus exagérés les caractères qui nous frappent
dans les temples de l'Asie Mineure : colonnes très-hautes, entable-
ments très-bas, détails quelquefois excessivement recherchés. Sans
eux on n'aurait peut-être pas créé l'ordre ou on serait tout au moins
resté fidèle aux errements des temples primitifs doriques dont Jes
caractères sont exactement les contraires ; on n'aurait jamais pro-
duit ces édifices magnifiques où, comme au temple de Jupiter à
Sélinonte, dominent l'élément dorique par des proportions assez
savamment ménagées pour être puissantes sans lourdeur, l'élément
ionique par des détails dont les formes aussi riches que délicates
s'adaptent avec une merveilleuse harmonie aux masses qu'ils sont
destinés à orner.

Ces monuments del'Ionie, grâce auxquels les illustres artistes du
siècle de Périclès surent atteindre la perfection, étaient les résultats
d'un art avancé, qui put se développer régulièrement et partant
plus rapidement dans les belles et riches vallée de l'Asie Mineure.
Qu'il serait intéressant, pour en retrouver les débris, de continuer
les recherches commencées dans ce pays !

Les déductions essayées dans ces pages font voir, celles que de
nouveaux documents suggéreront à de plus habiles érudits, confir-
meront certainement la double influence à laquelle les formes, les
proportions des monuments et des ordres grecs doivent d'être les plus
parfaites productions architectoniques, de s'appliquer dans leurs

excessivement ; puis un des caractères de l'ordre dorique c'est l'absence de base, le fût
semble pénétrer dans le sol et ne faire qu'un avec le plateau élevé sur lequel il repose :
comment admettre, si les Grecs ont copié les Égyptiens, qu'ils n'aient pas commencé
par reproduire la base grossière, plinthe ou socle, sur laquelle posent toutes les co-
lonnes égyptiennes? S'il y a eu copie, où les Grecs ont-ils pris en Egypte le modèle du
chapiteau dorique auquel l'abaque et surtout l'échiné au dessous donnent une forme
toute particulière, on peut dire unique ?
 
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