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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0587

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COUVERTURE. 557

Il entre dans une couverture antique trois espèces différentes de
tuiles : les tuiles plates, les tuiles de recouvrement et les tuiles
faîtières. De dimensions relativement restreintes, si on les compare
aux grandes surfaces que leur ensemble doit recouvrir, la réunion
de ces diverses parties est admirablement combinée pour garantir
les joints de leurs nombreux assemblages contre l'infiltration des
eaux de pluie. Les tuiles plates posent par le haut de leur face
intérieure sur les chevrons et recouvrent, par le bas de celte même
face, la face extérieure de la tuile immédiatement au-dessous : quel-

sèche la surface mais empêche l'humidité inférieure de s'évaporer : celle-ci ne dispa-
raît que beaucoup plus tard en fendant la croûte extérieure; si, lorsqu'elle se con-
tracte, la brique est déjà mise en œuvre, toutes celles placées au-dessus se trouvent en
porte-à-faux. Il faut, pour être dans d'excellentes conditions, qu'elles aient deux ans
de date, et à Utique, on ne les employait, continue Vitruve, qu'après cinq ans.

Des tuiles préparées d'après les mêmes principes et exposée*, dans le climat généra-
lement sec de la Grèce, à des averses violentes mais de courte durée, pouvaient résister
assez longtemps.

M. J. Fournet, dans son très-intéressant livre du Mineur, Lyon, 1862, s'élève forte-
ment contre la possibilité de se servir de poterie en argile seulement séchée au soleil.
« Le soleil le plus vif, dit-il, est parfaitement incapable de cuire une argile. Il faut
» quelque chose de plus, c'est-à-dire le feu qui, porté à un degré convenable, lui
» fait perdre la propriété de se délayer dans l'eau, et l'on doit croire que la Providence
» a voulu qu'il en fût ainsi, car autrement le sol argileux, support de la végétation,
» ne serait, depuis nos contrées méridionales jusqu'au-delà de l'équateur, qu'un im-
» mense dallage parfaitement impénétrable pour les racines des végétaux. » Cette
objection pourrait également s'appliquer aux tuiles et aux briques, si elle n'était pas
exagérée aussi bien dans ses prémisses que dans ses conclusions. Nul doute qu'une
chaleur très-vive, au moins celle du rouge naissant, ne soit nécessaire pour faire perdre
à l'argile la propriété de se délayer dans l'eau; mais une chaleur beaucoup moindre
suffit pour l'affaiblir déjà très-sensiblement. La chaleur directe du soleil augmentée
par la réfraction des murs, peut élever à plus de 200 degrés la température des objets
qu'on garantit en outre de la radiation et du refroidissement par le contact de l'air;
on est arrivé à ce résultat dans ces dernières années en cherchant à construire des
machines à vapeur solaires. Il n'est nullement impossible que dans les endroits où
les anciens faisaient sécher leurs briques, celles-ci n'aient pas approché de ce degré de
chaleur, ce qui serait un petit commencement de cuisson. Est-il besoin d'ajouter que la
comparaison est absolument impossible entre les briques faites en terre fortement
malaxée, longuement desséchées, exposées à la chaleur artificiellement augmentée du
soleil, et les conditions naturelles des plaines où l'argi'e pure est rarement à fleur
du sol? •
 
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