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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0608

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578 LIVRE NEUVIÈME. — CHAP. f.

reconnaître la polychromie de la sculpture, tous ceux qui faisaient
les plus fortes réserves pour l'architecture ne voulaient pas se rendre
compte du singulier effet qui serait résulté de la sculpture peinte se
détachant sur une architecture blanche; personne aujourd'hui ne
voudrait admettre un contraste aussi choquant, bien qu'il doive
infailliblement résulter du terme moyen que, par une contradiction
singulière, on propose, encore pour l'application de la polychromie.
Le blanc est une couleur, il est vrai, mais une couleur particulière
dont, avec l'éblouissante lumière de l'Orient, l'éclat devient intolé-
rable à l'œil et que par cette raison il faut employer avec un ména-
gement extrême. Quant à la valeur des tons, on en connaît un
certain nombre dont l'emploi aux mêmes parties de l'architecture est
demeuré toujours invariable, ce qui prouve de nouveau que la déco-
ration, comme les proportions et les formes de l'architecture, est
aussi restée subordonnée aux lois impérieuses de la tradition.

Nous montrons dans le Livre VII que c'était surtout dans les
détails que les artistes grecs s'inspiraient de leur goût et de leur
sentiment particuliers de l'architecture; il en devait nécessairement
être de même pour la peinture qui lui donne la vie et contribue tant
à lui imposer un cachet particulier, aussi variable que les teintes
nombreuses dont elie peut la couvrir, si une régie sévère ne limite
•pas leur choix et leur application. Les grandes surfaces recevaient
toujours des tons analogues; mais de même que les proportions de
détail, les profils des chapiteaux, ceux des corniches se modifiaient
insensiblement dans chaque temple au gré des artistes, de même
leur inspiration créait des sculptures et des ornements peints, là
riches et variés, ici plus simples et plus sévères avec les formes et les
couleurs qui à leur sentiment s'harmonisaient le mieux avec l'iensem-
ble du monument.

Personne ne le conteste aujourd'hui, le caractère des trois ordres
était dans l'antiquité aussi variable que la destination des temples
où on lès appliquait. La richesse des ornements et de leurs couleurs
 
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