DOI Heft:
Fasc. 20 (Novembre-Décembre 1886)
DOI Artikel:Faurot, Lionel: Voyage à Obock, [2]
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VOYAGE AU GOLFE DE TADJOTJRA.
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laquelle sont enchâssés une quantité prodigieuse de cristaux
brillants. Une pyramide de blocs y à été élevée dans le but
d'en signaler l'approche. De retour à la plage, j'aperçois le guide
dankali kalamant avec deux nomades, un homme et une femme
qui font boire leurs chèvres. Ces animaux ne pouvant descendre
dans les trous très étroits au fond desquels se trouvait l'eau,
leur gardien a été obligé de suspendre une grande peau de bouc
sur quatre piquets. Tous les pasteurs danakils ou essas se
servent, pour leurs troupeaux, d'abreuvoirs improvisés de la
sorte.
6 février. — Le guide dankali part pour Sagallo. Nous n'avons
plus besoin de ses services, car désormais nous ne ferons de
descente que sur la côte sud du golfe de Tadjoura habitée par
les Çomalis Essas.
A 9 heures, nous appareillons, et tout en louvoyant au plus
près, nous atteignons le goulet ; mais la violence du vent nous
contraint à relâcher à quelques mètres d'une petite plage située
derrière le promontoire sud, non loin du dykc de porphyre
rouge que nous avions doublé trois jours auparavant. Demain
matin seulement, si le vent se calme, il nous sera possible de
sortir du Goubbet. Le mouillage où nous sommes est dominé de
tous côtés par d'immenses cheires de lave. Je renonce bien vite
à marcher au milieu de leurs anfractuosités sans nombre.
La crique Adaëli n'étant pas très éloignée, je m'y fais conduire
en canot par Nakouda et les deux Çomalis. La petite embarcation
rase une falaise rocheuse qui présente peu d'endroits accessibles.
Aucune ondulation ne ridant la surface de l'eau, on distingue
facilement quelques huîtres perlières fixées sur les rochers dont
le degré d'inclinaison dans la mer est aussi brusque que celui
de la paroi d'une jetée. Les Çomalis plongent à tour de rôle,
mon marteau de géologie à la main, afin d'en détacher un cer-
tain nombre. Aucune de celles qu'ils rapportent ne contient de
perles. Les beaux échantillons de porphyre dont je charge le
canot me consolent de cette pêche infructueuse.
Dans la soirée, je fais préparer la drague pour pêcher à vingt
mètres de la côte, il est impossible de trouver le fond, toute
notre corde y aurait passé sans résultat. Le canot est alors dirigé
en face de la petite plage, dont la faible inclinaison fait présu-
mer des conditions plus favorables.
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laquelle sont enchâssés une quantité prodigieuse de cristaux
brillants. Une pyramide de blocs y à été élevée dans le but
d'en signaler l'approche. De retour à la plage, j'aperçois le guide
dankali kalamant avec deux nomades, un homme et une femme
qui font boire leurs chèvres. Ces animaux ne pouvant descendre
dans les trous très étroits au fond desquels se trouvait l'eau,
leur gardien a été obligé de suspendre une grande peau de bouc
sur quatre piquets. Tous les pasteurs danakils ou essas se
servent, pour leurs troupeaux, d'abreuvoirs improvisés de la
sorte.
6 février. — Le guide dankali part pour Sagallo. Nous n'avons
plus besoin de ses services, car désormais nous ne ferons de
descente que sur la côte sud du golfe de Tadjoura habitée par
les Çomalis Essas.
A 9 heures, nous appareillons, et tout en louvoyant au plus
près, nous atteignons le goulet ; mais la violence du vent nous
contraint à relâcher à quelques mètres d'une petite plage située
derrière le promontoire sud, non loin du dykc de porphyre
rouge que nous avions doublé trois jours auparavant. Demain
matin seulement, si le vent se calme, il nous sera possible de
sortir du Goubbet. Le mouillage où nous sommes est dominé de
tous côtés par d'immenses cheires de lave. Je renonce bien vite
à marcher au milieu de leurs anfractuosités sans nombre.
La crique Adaëli n'étant pas très éloignée, je m'y fais conduire
en canot par Nakouda et les deux Çomalis. La petite embarcation
rase une falaise rocheuse qui présente peu d'endroits accessibles.
Aucune ondulation ne ridant la surface de l'eau, on distingue
facilement quelques huîtres perlières fixées sur les rochers dont
le degré d'inclinaison dans la mer est aussi brusque que celui
de la paroi d'une jetée. Les Çomalis plongent à tour de rôle,
mon marteau de géologie à la main, afin d'en détacher un cer-
tain nombre. Aucune de celles qu'ils rapportent ne contient de
perles. Les beaux échantillons de porphyre dont je charge le
canot me consolent de cette pêche infructueuse.
Dans la soirée, je fais préparer la drague pour pêcher à vingt
mètres de la côte, il est impossible de trouver le fond, toute
notre corde y aurait passé sans résultat. Le canot est alors dirigé
en face de la petite plage, dont la faible inclinaison fait présu-
mer des conditions plus favorables.