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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — N.S. 1=17.1895

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Nr. 1-2
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Moret, Alexandre: Une fonction judiciaire de la XIIe dynastie et les chrématistes ptolémai͏̈ques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12253#0070

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UNE FONCTION JUDICIAIRE DE LA XIIe DYNASTIE

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que le gouverneur dont le Papyrus Prisse rappelle ici les fonctions1 est le juge par
excellence clans l'administration pharaonique. Aussi traduirons-nous : Didiou Sobkou
« arrête les dispositions de la loi à la venue des appels » ; en d'autres termes, ses déci-
sions font jurisprudence. Il est juge d'appel, de même qu'il est juge en première instance
au cours de ses tournées.

c) Le dernier titre de Didiou Sobkou est : \ a . . Si l'on se réfère au copte

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tymi, ujme, quœrere, inquirere, interrogare, tisitare, on peut traduire ce titre, suivant
qu'on lui donne un sens actif ou passif, soit par a préposé aux appels », soit par « pré-
posé aux enquêtes » \ —■ Or, Didiou Sobkou mérite l'une et l'autre de ces appellations : il
fait des enquêtes et juge les appels; d'ailleurs, par le fait même qu'il répond aux appels,
il doit faire des enquêtes. Ce titre ne saurait donc désigner un office nouveau; c'est
plutôt une dénomination générale qui résume l'ensemble des fonctions du défunt. Aussi
choisirons-nous la traduction qui offre le sens le plus étendu : « préposé aux appels. »

Il nous reste à définir le caractère des fonctions dont nous venons d'énumérer le
nombre. Didiou Sobkou est un délégué du roi dans l'administration judiciaire : or,
n'est-il pas remarquable qu'il n'ait aucun des titres ordinaires des magistrats? D'autre
part, il n'est fait aucune allusion à des tribunaux autres que le sien; on dirait que le
défunt ignore qu'il existait en Égypte une administration régulière de la justice. Cette
administration nous est cependant révélée par les Papyrus judiciaires. Les enquêtes, au
Papyrus Abbott, -sont menées par six magistrats différents sous la haute direction du
et d'un 3 ; le jugement est rendu dans le tribunal des <=> ^\ u

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au Papyrus de Bologne n° 1086, on saisit à peu près le mécanisme d'un appel du tri-
bunal du ri^r, à celui des <=>^b\ ^ ^ -o6. Didiou Sobkou échappe à ces catégories

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de magistrats : nous conclurons qu'il est hors des cadres ordinaires. En qualité de s,o<=< ,

il exerce une charge essentiellement royale, il est un agent du pouvoir central en oppo-

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1. Inversement, la stèle 251, par l'explication de la formule _ '^"^

, peut servir à

une interprétation plus satisfaisante du passage cité du Papyrus Prisse. Après avoir sévèrement qualifié l'homme

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qui, par "fierté, refuse de parler aux autres, le texte ajoute .

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X h l l l © <o <=> c*^\: Si* —h— <=> U g-> i i i Ji 1

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« Ne rends pas impassible le cœur de tes enfants, instruis ceux qui seront à ta place : on ne connaît point
l'avenir, si le dieu s'y oppose (pa<r son silence). Lorsque le gouverneur parle à ses enfants, après qu'il a arrêté
les destinées des hommes, ils en tirent profit... » Cf. Vikrv, loc. cit., p. 21-23 : « Que le chef parle à ses
enfants, après qu'il a accompli la condition humaine; ils se feront honneur..., etc. » D'autres exemples de

l'emploi de dans le sens de « dispositions de la loi » sont donnés par le Papyrus Prisse; cf. l'édi-

tion Virey, p. 89, 58, 59. Enfin, au décret de Canope, le mot I <rr> [texte hiérogl.-, Y. 12) traduit le mot grec

^pTjfjLsfctcyjioç, « acte officiel » [texte grec, i. 22-23), et dans les Papyrus grecs, « décision judiciaire ».

, plainte judiciaire, ci. Inscription d'Ouni, ap. Erman, Zeitsc/inft, 1SS2, p. 1U.

3. Maspero, Une Enquête judiciaire à Tlièbes, p. 81 et 83.

4. Ibid., p. 51 sqq.

5. Pap. de Bologne, 1086, pl. I. 1. 14, à pl. Il, 1. 1-5. — Sur l'importance des rôles du gouverneur et des
qonbltiou en matière judiciaire, cf. Spiegelberg, Studien und MateriaUen su m Rechtsccescn des Pharaojien-
reiches der Dynastie 18-21.
 
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