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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 22.1900

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Nr. 1-3
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Daressy, Georges: Stèle de l'an III d'Amasis
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https://doi.org/10.11588/diglit.12425#0019

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(liv. II, clxxv) dit qu'Amasis fît exécuter de grands monuments, naos, statues, etc., en

granit d'Éléphantine : la dédicace au dieu Khnoum pourrait indiquer que ces travaux

étaient déjà commencés sur une grande échelle. Quant à Hathor, elle est mentionnée

sans doute à cause des relations d'Amasis et d'Ankh-nas-râ-nefer-ab. On a cru que cette

princesse était la femme d'Amasis, je crois que c'est une erreur : elle n'a été que la

dernière des grandes prêtresses cl'Ammon, dont le rôle commencé à l'époque éthiopienne

se maintint par Faction successive de Chap-n-ap I01', Ameniritis, Chap-n-ap II, Nitocris,

et enfin de celle qui nous occupe. Toutes ces prêtresses ne se mariaient pas, elles res-

taient consacrées au dieu dont elles étaient l'épouse , l'adoratrice * et le porte-
ci C~*g> . d Ci

parole . Elles adoptaient, pour leur succéder, une princesse dont elles se disaient

dès lors la» mère1. Résidant à Thèbes, ayant à leur dévotion tout le parti sacerdotal de
la Haute-Egypte, elles égalaient en puissance les souverains saïtes. Ceux-ci le compri-
rent bien et cherchèrent à se les rendre favorables. Psamétik Ier, en faisant nommer sa
fille Nitocris comme , s'assurait la domination sur le pays entier : dès lors, c'en était
fini de l'anarchie, et les Ethiopiens perdaient tout pouvoir. C'est sans doute grâce à
l'intervention des prêtresses d'Ammon que l'émigration sur le Haut-Nil de l'armée
égyptienne ne ramena pas la guerre civile. Nitocris adopta plus tard sa petite nièce,
^"•^"jTo^ol, fille cle Psamétik II. Comment cette dernière abandonna-t-elle sa famille,
son frère, pour soutenir Amasis? Il y a là un événement qui ne nous a pas été rapporté.
Nitocris, Chap-n-ap, Ameniritis, Ankh-nas-rà-nefer-ab avaient construit leur chapelle
funéraire dans la cour du grand temple de Médinet-Habou2 (Dja-maut), et ces chapelles,
lieu de pèlerinage important à l'époque, étaient sous la protection de l'Hathor locale.
La mention de cette déesse sur la stèle est donc un acte de politesse d'Amasis envers
son alliée, la grande prêtresse d'Ammon. Le bas-relief de Silsilis3, loin de montrer
qu'Amasis était marié à Ankh-nas, confirme l'égalité de pouvoir de ces représentants
des partis guerrier et sacerdotal : Ankh-nas, reine, aurait été placée au second rang,
derrière Amasis; grande prêtresse, elle est sur le même pied que le roi, et fait offrande
de son côté aux dieux cle Thèbes, suivie de son ministre Chechanq.

Ce n'est qu'à la seconde ligne, au commencement du récit, que paraît le nom d'Apriès :
il n'est accompagné d'aucun titre de majesté, seul le cartouche rappelle la situation qu'il
a occupée; pour le moment, il semble réduit à un rôle secondaire, comme les roitelets
de l'époque éthiopienne. Échappant à la surveillance plus ou moins dissimulée des
agents d'Amasis, il a rejoint des navires grecs qui passaient, peut-être un complot
avait-il été tramé pour rendre la couronne à l'héritier légitime du trône. Les Égyptiens
se plaignent en même temps des Grecs, qui, au lieu de rester sur le territoire qu'on
leur a assigné, se répandent dans toute l'Égypte.

Si j'ai bien lu, leur résidence devait être dans le pehu an, c'est-à-dire le bas pays
du troisième nome de la Basse-Égypte, celui de l'Occident, \, dont la capitale était
Andropolis, il est, dès lors, fort probable qu'on veut parler de Naucratis, qui est à vingt

1. Voir, sur cette question, Daressy, Notice de Médinet-Habou, p. 30, et Notes et Remarques, clxii,
dans le Recueil, t. XX, et Erman, dans la Zeitschrift, t. XXXVI.

2. La chapelle d'Ankh-nas fut détruite systématiquement plus tard; les pierres servirent à construire les
quais du lac Sacré, sous Nectanèbo Ier.

3. Lepsius, Denkm., III, pl. 274.
 
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