DOI Artikel:
Kalinowska, Janina: Mysterium septiformis Ecclesiae
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19644#0061
Janina Kalinowska
MYSTERIUM SEPTIFORMIS ECCLESIAE
In septem Ecclesiis... intelligitur una Ecclesia catholica
propter septiformem Spiritum gratiae
CÉSAIRE d'ARLES, VIes.
Depuis le IIP siècle l'Apocalypse de St Jean exerçait une influence profonde et durable
dans la vie de l'Eglise: sur son organisation terrritoriale, sur la liturgie, sur l'architecture et
l'art religieux1.
Conformément au titre de cet article, nous nous intéresserons avant tout au nombre des
sept églises apocalyptiques2. L'ancien culte du nombre sept dans les pays de l'Orient (ainsi
que dans l'Ancien Testament)3 fut adapté dans l'Eglise par les exégètes. Ils interprétaient les
sept églises asiatiques de l'Apocalypse comme symbole de l'unité et de l'universalité de
l'Eglise. Le plus ancien commentaire connu: Scholia in Apocalypsin beati Joannis, écrit avant
304 par l'évêque de Poetavio (Ptuj) Victorin, permet de mieux comprendre l'origine de
certains usages liturgiques, du système septénaire de l'organisation de l'Eglise et des
programmes iconographiques de la décoration des sanctuaires.
Selon Victorin, l'ensemble des sept églises auxquelles St Jean envoya les lettres (Ephèse,
Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée) c'est l'Eglise catholique alors
universelle, illuminée par les sept Esprits; selon lui ce „type" de sept églises était
répandu dans tout le monde: „in toto orbe septennatim ecclesias omnes septem esse
nominatas [...] in his ergo septem ecclesiis, unius Ecclesiae catholicae fidèles sunt [...] quia
Spiritus sanctus septiformis virtutis datus est in potestate ejus a Pâtre [...] ipse t y p u m
septem ecclesiarum [...]". Cent ans plus tard St Jérôme écrit: „ne excederet m o d u m
septem ecclesiarum"4.
Au IVe siècle St Ambroise, St Jérôme et Ticonius confirment ce symbolisme5; au VIe
Césaire d'Arles l'accepte dans son Expositio in Apocalypsin b. Joannis: „In septem ecclesiis
[-] intelligitur una Ecclesia catholica propter septiformem Spiritum gratiae [...] sive in Asia,
sive in toto orbe septem Ecclesias omnes esse et unam esse catholicam"6. Son contemporain,
l'évêque africain Primase écrit dans le même esprit: „Id est uni Ecclesiae septiformi"7. De
même les autres auteurs ultérieurs (Autpertus, Bède, Alcuin, Beatus, Berengaudus, Strabo...)
étaient conscients de l'importance du symbolisme du nombre sept. Ils soulignent que le sept
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MYSTERIUM SEPTIFORMIS ECCLESIAE
In septem Ecclesiis... intelligitur una Ecclesia catholica
propter septiformem Spiritum gratiae
CÉSAIRE d'ARLES, VIes.
Depuis le IIP siècle l'Apocalypse de St Jean exerçait une influence profonde et durable
dans la vie de l'Eglise: sur son organisation terrritoriale, sur la liturgie, sur l'architecture et
l'art religieux1.
Conformément au titre de cet article, nous nous intéresserons avant tout au nombre des
sept églises apocalyptiques2. L'ancien culte du nombre sept dans les pays de l'Orient (ainsi
que dans l'Ancien Testament)3 fut adapté dans l'Eglise par les exégètes. Ils interprétaient les
sept églises asiatiques de l'Apocalypse comme symbole de l'unité et de l'universalité de
l'Eglise. Le plus ancien commentaire connu: Scholia in Apocalypsin beati Joannis, écrit avant
304 par l'évêque de Poetavio (Ptuj) Victorin, permet de mieux comprendre l'origine de
certains usages liturgiques, du système septénaire de l'organisation de l'Eglise et des
programmes iconographiques de la décoration des sanctuaires.
Selon Victorin, l'ensemble des sept églises auxquelles St Jean envoya les lettres (Ephèse,
Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée) c'est l'Eglise catholique alors
universelle, illuminée par les sept Esprits; selon lui ce „type" de sept églises était
répandu dans tout le monde: „in toto orbe septennatim ecclesias omnes septem esse
nominatas [...] in his ergo septem ecclesiis, unius Ecclesiae catholicae fidèles sunt [...] quia
Spiritus sanctus septiformis virtutis datus est in potestate ejus a Pâtre [...] ipse t y p u m
septem ecclesiarum [...]". Cent ans plus tard St Jérôme écrit: „ne excederet m o d u m
septem ecclesiarum"4.
Au IVe siècle St Ambroise, St Jérôme et Ticonius confirment ce symbolisme5; au VIe
Césaire d'Arles l'accepte dans son Expositio in Apocalypsin b. Joannis: „In septem ecclesiis
[-] intelligitur una Ecclesia catholica propter septiformem Spiritum gratiae [...] sive in Asia,
sive in toto orbe septem Ecclesias omnes esse et unam esse catholicam"6. Son contemporain,
l'évêque africain Primase écrit dans le même esprit: „Id est uni Ecclesiae septiformi"7. De
même les autres auteurs ultérieurs (Autpertus, Bède, Alcuin, Beatus, Berengaudus, Strabo...)
étaient conscients de l'importance du symbolisme du nombre sept. Ils soulignent que le sept
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