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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 1)

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Charley, J.: Le Cabinet de M. Joseph Fau
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https://doi.org/10.11588/diglit.19701#0050

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LE CABINET DE M. JOSEPH EAU. 37

le domaine de la curiosité, quelques œuvres d'artistes modernes. M. Eau avait acheté, il y a peu
de temps, un fort beau tableau de Corot et, coloriste passionné, il possédait plusieurs toiles
d'Antoine Vollon, dont il était l'ami.

Il avait même de ce dernier un tableau que nous n'avons pas retrouvé clans sa collection et
qui est devenu, croyons-nous, la propriété de M. Alexandre Dumas. Ce morceau de raffiné, du
faire le plus large, le plus gras, un des plus francs succès du Salon de 18781, avait ete
commandé à Vollon par M. Fau. Au Catalogue, on lit pour tout titre de cette magistrale
peinture : Le Casque de Henri II — (Musée d artillerie) ;
mais,-comme on peut le voir par la brillante gravure de
M. Edmond Yon, le vaillant artiste n'a pas seulement
reproduit ce superbe casque, mais aussi une épée et une
partie d'armure. Nous devons féliciter son nouveau pro-
priétaire de cette belle acquisition.

A ces collections, M. Fau avait ajouté une collection
de médailles. Là encore il a fait preuve du goût qui
l'avait déjà guidé dans le choix des objets que nous
venons de décrire. Il n'est d'ailleurs pas sorti de son
cadre et ses médailles sont en grande partie de la Renais-
sance. On y trouve un très bel exemplaire de la médaille
de Malatesta Novello du Pisan, d'autres de Piccinino,
de Pic de la Mirandole, du Dante, de Henri IV et de
Marie de Médicis, et surtout les médailles de presque
toutes les femmes célèbres des xve, xvic et xvne siècles :
Isotta de Rimini, femme de Sigismond Malatesta ; Made-
leine Gon^ague, femme de Giovanni Sforza ; Eleonore
a" Este; Isabelle de Portugal, femme de Charles-Quint;
Marie Tudor; Camilla Peretti, sœur de Sixte-Quint;
Lucrèce Borgia; Hortensia Piccolomini ; Hadria, fille de
l'Arétin; Marguerite d'Autriche, fille naturelle de Charles-
Quint, et les deux autres filles de celui-ci, Marie et
Jeanne d'Autriche; Anne de Bretagne; Louise de Valois;
Marguerite de Valois; Marie de Médicis; Anne d'Au-
triche; Diane de Poitiers; Marie-Thérèse d'Autriche;
Christine de Suède, etc., c'est-à-dire près de cent pièces
avec bustes de femmes. C'est la partie dominante de
cette collection, ce qui lui donne un intérêt particulier
et ce qui en fait comme un monument de galanterie
française.

M. Fau avait commencé cette collection il y a environ siècle.

Statuette en nois du xvi

quarante ans ; les amateurs d'objets de la Renaissance (Collection de m. Joseph Fau.)

devenaient déjà nombreux à cette époque. L'impulsion Dewin de Maurice DeviUe.

donnée par les Lenoir, les Denon, les Revoil, les Du

Sommerard, avait entraîné des adeptes, et depuis longtemps M. Sauvageot avait forme, en
Partie du moins, l'admirable réunion qu'il devait léguer au Louvre. Les ventes De ruge-
Dumesnil, Pourtalès, Rattier, Soltykoff, ont fourni à M. Fau des occasions dont il a su profiter,
et jusque dans ses dernières années, quoique avec moins d'ardeur peut-être, il na cesse te
chercher à compléter son précieux cabinet. Si ce n'est pas au premier rang des Curieux ce e res
qu'il doit prendre place, il peut à bon droit prétendre à briller au second.

J. Charley.

1. N" 2265 duJit Salon, où l'artiste exposait également un Espagnol (,n° 2266).
Tome XXXVI.
 
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