Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 1)

DOI Artikel:
Leroi, Paul: La collection de médailles artistiques de la Renaissance de M. J. C. Robinson
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19701#0224

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Fleuron

composé et dessiné pour l'Art par Habert-Dys.

LA COLLECTION

de

MÉDAILLES ARTISTIQUES DE LA RENAISSANCE

DE M. J. C. ROBINSON

ors de mon dernier séjour à Milan, la veille de mon
départ, je traversais la Via Borgonovo en compa-
gnie d'un maître connaisseur, s'il en fut, des trésors
d'art des xvc et xvic siècles. Arrivés devant le palais
du marquis Visconti, il m'arrêta, et je l'entends tou-
jours me dire : ce Là se trouve la collection que je
voudrais me donner entre toutes; rien que les œuvres
des médailleurs italiens en épreuves incomparables.
Ces médailles, voyez-vous, c'est la quintessence même
de notre art à son époque la plus glorieuse. Les
artistes qui ont créé ces médaillons n'ont jamais été
appréciés aussi haut qu'ils le méritent ; rappelez-vous
bien ceci : ils ont tous les droits à compter parmi
les plus illustres. » Mon compagnon prêchait un
converti et de longue date.

Je n'oubliai point notre entretien, mais il me
revint plus vivement en mémoire en apprenant la vente de la collection absolument merveilleuse
formée par le Conservateur des tableaux de la Couronne d'Angleterre, par le connaisseur raffiné,
l'éminent érudit, à qui le South Kensington Muséum doit le plus clair de sa triomphante
renommée. Tout le monde a nommé M. J. C. Robinson.

Qu'il se soit décidé à se séparer d'une telle réunion de morceaux sévèrement triés sur le
volet par le goût le plus sûr, c'est affaire à lui seul, et il serait moins que courtois de lui en
demander compte, mais que la richissime Angleterre laisse disperser à l'étranger de tels trésors
au lieu de les accaparer pour l'une ou 1 autre des fondations artistiques que l'on rencontre
aujourd'hui de toutes parts dans le Royaume-Uni et qui sont son honneur : Musées, Galeries
municipales, Écoles d'art, c'est ce qui demeure pour moi complètement inexplicable. Si l'Etat en
est à l'heure présente au régime forcé des économies, il n'en est pas de même de maintes villes
plus opulentes que jamais, et quant aux particuliers, les Crésus, parmi eux, ont toujours été et
ne cessent d'être légion.
 
Annotationen