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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 1)

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Henry, Charles; Cros, Henry: Les monuments de l'encaustique, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19701#0230

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LES MONUMENTS DE L'ENCAUSTIQUE1

(fin)

Les monuments sont encore peu nombreux, mais il
n'est pas douteux qu'une recherche consciencieuse dans les
musées n'en fasse découvrir d'autres.

Le marquis Cosimo Ridolfi annonçait, il y a quelques
années, la découverte d'un portrait de Cléopâtre peint à
l'encaustique sur ardoise, qu'il attribuait à Timomaque
de Byzance ; mais Zannoni prouvait quelque temps après
que ce prétendu portrait est l'œuvre d'un artiste du
xvie siècle, en relevant dans la composition toutes les

superbe lampadaire étrusque. Et elle a dans toute la ville
une popularité grande; nous l'avons ressentie par l'accueil
gracieux qu'on nous fit à la nouvelle que nous venions
étudier la Musa.

Le chevalier Marcello Venuti, en 1748, lui consacra
la majeure partie d'un Mémoire sur les découvertes qui
venaient de se faire; les Mémoires académiques de 1791
renferment une dissertation enthousiaste du marquis
Venuti, avec un dessin fort mauvais. En i852, paraissait

contradictions avec les sur elle une brochure
médailles romaines et d'un peintre sarde, Fer-
toutes les^ impossibilités. ^ ^inu^

et^^ ^^^^^ " "^'^ ^

nc siècle ^vant' notre ôre^ r l; ( genis semblent ^éncircr

inventorié sous le iY'241 1 Hfc %\ * • < Y" V " ''/ J % '[ \ - ' 'Y'Y ,,| en enveloppant, avec ces

du musée archéologique JB/k>' ' ' '*} ' *„ ■ ,'- f • 'S^^^^^^^^^^^^^^^Mt C1^s l°nSs et clairs, ces

de Florence. C'est là, - — sourcils fins, ce nez par-

croyons-nous, une dé- La Muse de Cortone. fait, ces lèvres roses ani-

trempe. ; mées d'une moue volup-

Vers 1732, se faisait une découverte de la plus haute
importance.

Un paysan trouvait dans les environs de Cortone, avec
quelques statuettes, une peinture sur ardoise de 38 centi-
mètres et demi de haut sur 33 de large, représentant aux
deux tiers du naturel une figure de femme.

La famille vénéra pendant longtemps ce morceau
comme une image de la Vierge; mais les braves gens, ayant
reconnu leur erreur, l'employèrent à clore une petite
fenêtre tout près d'un four et en rognèrent même les deux
coins supérieurs. Elle resta en cet état jusqu'en l'année 1735 ;
c'est alors que le chevalier Tommaso Tommasi, proprié-
taire du domaine, en fit l'acquisition et l'arracha à ces trai-
tements barbares. Il y a quelque trente ans, Mme Louise
Bartolotti Tommasi en fit présent à l'Académie étrusque
de Cortone, qui la conserve dans son musée avec un

tueuse, ce cou au modelé exquis, cette gorge moelleuse et
puissante, ce sein découvert qui provoque et cet autre qui
transparaît sous la draperie caressante, ces cheveux châtains
qui coulent partagés par l'épaule en des flots soyeux, et
cette coquette couronne. Le coloris est parfait, le dessin
d'une pureté délicieuse. Le procédé est évidemment l'en-
caustique : l'encaustique poussée à sa dernière perfection.
Des reliefs sont évidents aux feuilles de la couronne, à
droite au-dessus de l'œil et à gauche près de l'oreille;
l'attache du cou fait un creux assez sensible, mais qui
a peut-être été exagéré par les calques imprudents que
l'on a faits de la Musa. Le modelé est très diversement
attaqué : la draperie, les seins, les bras, le nez, le front,
l'oreille marquent de longues traînées fines comme les
traînées d'un crayon; le cou, la gorge semblent comme
repassés : point de trace de pinceau, mais d'un instrument

1. Voir l'Art, io« année, tome Ie

page 172.
 
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