Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 1)

DOI Artikel:
Hustin, A.: Louis Leloir
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19701#0078

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LOUIS LELOIR

Voici encore un artiste
qui meurt en pleine vogue,
à l'âge où, pour beaucoup,
la réputation commence seulement.
Ce n'est que le 14 mars prochain
que Louis Leloir, né à Paris, attei-
gnait en effet sa quarante et unième
année. Il était le fils d'un peintre
d'histoire qui a exécuté dans diverses
églises, notamment dans celles de
Belleville, Saint-Séverin, Saint-Philippe-
du-Roule et Saint-Leu, plusieurs composi-
tions décoratives, et dont le Luxembourg
possède un Homère, exposé au Salon de 1841.
Sa mère, née Louise Colin, avait acquis,
dans la miniature et l'aquarelle, une certaine
réputation.

Dans ce milieu artistique, les tendances ^H^S^!^^V de Niort. Il envoyait ensuite, en il
du jeune élève ne tardèrent pas à se déve- PI ^Ib mk Daniel dans la fosse aux lions, qui lui

lopper. A dix-sept ans, après
avoir fait de brillantes études
à Sainte-Barbe, il entrait à
l'École des Beaux-Arts. Dix mois
plus tard, il était admis à concourir
pour le prix de Rome et remportait
le second grand prix avec la Mort
de Priant. Beaucoup ajoutent même
qu'il eût obtenu le premier si l'accu-
sation de concurrents jaloux ne l'eût
représenté comme ayant apporté en loge
des esquisses de son œuvre, accusation
qui n'était appuyée, et pour cause, sur
aucune preuve, mais avec laquelle le jury
dut compter. A vingt ans, il abordait avec
succès le Salon, et l'État achetait sa toile,
le Massacre des innocents, pour le Musée

valut une médaille et figure actuellement au Musée de Douai; en 1865,
la Lutte de Jacob avec l'ange, acquis par M. le Dr Court et aujourd'hui
au Musée de Clermont-Ferrand.

En 1866, il abandonne les concours, visite l'Italie et ne rentre à
Paris que pour exécuter, à la demande de M. de Nieuwerkerke et
pour le Musée de Versailles, le Baptême des Sauvages aux îles Canaries,
épisode de la conquête de Béthencourt. On connaît l'origine de la
commande. Donnée à titre d'innovation et pour rompre avec les tradi-
tions surannées, comme sujet aux concurrents du prix de Rome, per-
sonne n'avait voulu l'entreprendre, comme trop peu en harmonie avec
les connaissances ethnographiques de l'École. Le ministre ne voulut
pas cependant se tenir pour battu ; Leloir avait accepté de lui assurer
le dernier mot et il le fît, dans des conditions telles, que sa toile lui
valut au Salon de 1868 une deuxième médaille.

A partir de ce moment, notre jeune peintre abandonne l'histoire
pour le genre, après avoir exécuté cependant un Homère dans l'île de
Scyros, qui figure au Musée de Colmar. Il donne successivement, au

Encadrement composé et dessiné pour «l'Art» par J. Habert-Dys.

Tome XXXVI.
 
Annotationen