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Leroi, Paul: Sixième Exposition de la Société d'Aquarellistes Français
DOI Artikel:Notre eau-forte
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19701#0123
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L'ART.
impossible, ne suffit pas à vous convaincre, ses cinq dessins — Français nous a autorisés à fac-
similer l'un deux : Croquis au soleil couchant — ses cinq dessins désarmeront à coup sûr les
plus rebelles ; celui à qui on les doit est un grand artiste ; mais je n'admets pas qu'on résiste
au Coin du port de Gènes, Français y a semé en prodigue, sur un dessin sévère, toutes les plus
poétiques séductions, —■ œuvre de maître, je ne saurais trop le répéter.
VII
Vous le voyez, l'exposition réunit cette année une véritable élite et les visites que l'on fait à
ce Salon d'Aquarellistes sont de celles dont on conserve le meilleur souvenir. A chaque fois j'en
ai emporté une impression plus favorable ; les œuvres de réel et durable mérite vous procurent
seules ces satisfactions-là ; et puis quelle jouissance de raffiné de les savourer en belle lumière,
sous le jour excellent de cette galerie si parfaitement disposée pour les expositions de ce genre !
En y retournant plusieurs fois, et je compte bien y retourner encore, je me suis mieux rendu
compte de l'impression que j'avais ressentie lors de l'Exposition des Œuvres d'art du xvme siècle,
et que je me serais bien gardé d'exprimer avant la clôture, fidèle à la règle que nous respectons
tous ici, de garder le silence sur tout ce qui peut nuire à une œuvre de bienfaisance.
Il est certain en effet que la plupart de ces toiles du siècle dernier, conçues clans un
sentiment essentiellement décoratif, en vue d'appartements à tonalités éteintes et éclairés par des
jours frisants, ne se montrent guère à leur complet avantage sous l'action de la lumière les
frappant directement d'en haut. Un seul tableau, à proprement parler, triomphait insouciant
de ces conditions désavantageuses, le si exceptionnel Lançret de M. le baron Alphonse
de Rothschild, un morceau d'une maestria telle qu'à première vue il s'est trouvé maintes
personnes pour le proclamer un Watteau. Si puissant de ton et si délicat à la fois, si extraordi-
nairement spirituel et élégant que soit ce Lancret, elles se trompaient; en revanche aucun
connaisseur n'a erré en tenant pour cent fois faux le soi-disant Baiser de Greuze, qui s'étalait à
la cimaise, à deux pas du chef-d'œuvre de Lancret ; et dire qu'il s'est rencontré un critique et
qui a la prétention d'être pris au sérieux, un critique, hélas ! pour louer cette brebis galeuse
— ce n'était point la seule — égarée dans une exposition qui, entre toutes, eût dû être triée
sur le volet !
Paul Le roi.
NOTRE EAU-FORTE
L'importante planche que nous publions aujourd'hui est le brillant début, comme graveur, de M. Eugène Girardet ; l'artiste
a reproduit un de ses tableaux : le Nouveau Maître.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÈRON.
L'ART.
impossible, ne suffit pas à vous convaincre, ses cinq dessins — Français nous a autorisés à fac-
similer l'un deux : Croquis au soleil couchant — ses cinq dessins désarmeront à coup sûr les
plus rebelles ; celui à qui on les doit est un grand artiste ; mais je n'admets pas qu'on résiste
au Coin du port de Gènes, Français y a semé en prodigue, sur un dessin sévère, toutes les plus
poétiques séductions, —■ œuvre de maître, je ne saurais trop le répéter.
VII
Vous le voyez, l'exposition réunit cette année une véritable élite et les visites que l'on fait à
ce Salon d'Aquarellistes sont de celles dont on conserve le meilleur souvenir. A chaque fois j'en
ai emporté une impression plus favorable ; les œuvres de réel et durable mérite vous procurent
seules ces satisfactions-là ; et puis quelle jouissance de raffiné de les savourer en belle lumière,
sous le jour excellent de cette galerie si parfaitement disposée pour les expositions de ce genre !
En y retournant plusieurs fois, et je compte bien y retourner encore, je me suis mieux rendu
compte de l'impression que j'avais ressentie lors de l'Exposition des Œuvres d'art du xvme siècle,
et que je me serais bien gardé d'exprimer avant la clôture, fidèle à la règle que nous respectons
tous ici, de garder le silence sur tout ce qui peut nuire à une œuvre de bienfaisance.
Il est certain en effet que la plupart de ces toiles du siècle dernier, conçues clans un
sentiment essentiellement décoratif, en vue d'appartements à tonalités éteintes et éclairés par des
jours frisants, ne se montrent guère à leur complet avantage sous l'action de la lumière les
frappant directement d'en haut. Un seul tableau, à proprement parler, triomphait insouciant
de ces conditions désavantageuses, le si exceptionnel Lançret de M. le baron Alphonse
de Rothschild, un morceau d'une maestria telle qu'à première vue il s'est trouvé maintes
personnes pour le proclamer un Watteau. Si puissant de ton et si délicat à la fois, si extraordi-
nairement spirituel et élégant que soit ce Lancret, elles se trompaient; en revanche aucun
connaisseur n'a erré en tenant pour cent fois faux le soi-disant Baiser de Greuze, qui s'étalait à
la cimaise, à deux pas du chef-d'œuvre de Lancret ; et dire qu'il s'est rencontré un critique et
qui a la prétention d'être pris au sérieux, un critique, hélas ! pour louer cette brebis galeuse
— ce n'était point la seule — égarée dans une exposition qui, entre toutes, eût dû être triée
sur le volet !
Paul Le roi.
NOTRE EAU-FORTE
L'importante planche que nous publions aujourd'hui est le brillant début, comme graveur, de M. Eugène Girardet ; l'artiste
a reproduit un de ses tableaux : le Nouveau Maître.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÈRON.