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SUR L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS
Malgré quelques protestations isolées et tardives,
Diderot est bien légitimement considéré aujourd'hui
comme le père de la critique d'art en France. Il n'est pas
seulement le premier qui ait substitué à de froides ana-
lyses, à de pédantesques conseils sur le genre « noble »,
la magie de sa propre couleur, l'anecdote pittoresque ou
gaillarde, les réminiscences personnelles; il a surtout et
avant tout la gloire d'avoir compris Chardin et La Tour
comme nous les comprenons aujourd'hui, de s'être montré
sévère pour Boucher dans la mesure qui convenait et
d'avoir deviné David; n'en voilà-t-il pas assez pour se
faire pardonner d'avoir traité les eaux-fortes de Rembrandt
de « gribouillages1 », ce Rembrandt qu'il appelle cepen-
dant quelque part « le Tacite de la peinture2 », et d'avoir
parlé de Watteau comme d'un bon peintre « de théâtre » ?
Quant aux principes mêmes de cet enseignement des arts
du dessin, qui tint une si grande place au xvme siècle,
Diderot subissait vraisemblablement l'influence de son
HÊMÊSat*
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te
aEggZZZ^Eg ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^__
iJohh - wat K i m ■ invl-Fr-nn.- 77S^^ <- 3^**1-
Encadrement composé et dessiné pour «l'Art» par John Watkins.
Tome XXXVI. 34
SUR L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS
Malgré quelques protestations isolées et tardives,
Diderot est bien légitimement considéré aujourd'hui
comme le père de la critique d'art en France. Il n'est pas
seulement le premier qui ait substitué à de froides ana-
lyses, à de pédantesques conseils sur le genre « noble »,
la magie de sa propre couleur, l'anecdote pittoresque ou
gaillarde, les réminiscences personnelles; il a surtout et
avant tout la gloire d'avoir compris Chardin et La Tour
comme nous les comprenons aujourd'hui, de s'être montré
sévère pour Boucher dans la mesure qui convenait et
d'avoir deviné David; n'en voilà-t-il pas assez pour se
faire pardonner d'avoir traité les eaux-fortes de Rembrandt
de « gribouillages1 », ce Rembrandt qu'il appelle cepen-
dant quelque part « le Tacite de la peinture2 », et d'avoir
parlé de Watteau comme d'un bon peintre « de théâtre » ?
Quant aux principes mêmes de cet enseignement des arts
du dessin, qui tint une si grande place au xvme siècle,
Diderot subissait vraisemblablement l'influence de son
HÊMÊSat*
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Encadrement composé et dessiné pour «l'Art» par John Watkins.
Tome XXXVI. 34