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L'ART.
prétendait distinguer le caractère d'un homme dans sa
démarche et dans ses mouvements. Ce danseur podomancien
plaçait dans les jambes le siège-de l'intelligence. Un jour qu'il
donnait une leçon de menuet à une jeune fille, il resta quel-
que temps silencieux et réfléchi, le front penché, l'œil perdu
dans une rêverie extatique, et laissa tomber ces mots profonds
qui sont restés depuis à l'état d'axiome : « Que de choses dans
« un menuet ! »
« Ce même Marcel, recevant la visite d'un célèbre danseur
donnait au mariage de sa fille », mais ils s'en acquittèrent
« d'une manière fort surprenante, puisqu'ils étaient tout nuds,
enveloppés de manteaux d'écarlate, doublés de velours'' ».
L'un d'eux, invité à danser par la mariée, « laissa tomber son
manteau et lui fit voir un corps de satyre au naturel, ce qui
scandalisa toute l'assemblée1' ».
L'avant-dernier chapitre, d'un intérêt capital, traite exclu-
sivement de « Spontini — la Vestale et Fernand Cortej ».
L'extrême conscience du maître, profondément respectueux de
anglais, « le tarabuste son art, lui fait rema-
et le rabroue » en , r- mixxwimmimmnwmmaMnKUÊËêÊlfh' " WUifM' m't ' ! " "____<-____________ nier maintes fois, pour
échange de ses longs - ;\ les perfectionner en-
compliments, et, lors- ^flkk ' | core, ces chefs-d'œu-
quc l'étranger veut lui jjl^te vre que M. de Lajarte
parler de ses succès à ,—. Ç JjjKffp* Ji^jÉ^ ^ép\ore de ne plus
Londres et à Dublin : ■;- : -^(^^^p^^^^^g^jj^^ voir maintenus au ré-
Marcel pris d'une belle ^^^^Ê^^^^^^^^^^ s'associent tous ceux
cel^qui^ f^mula^ce^jjj- ^jj^j^ ^ sibl^, —- si je n^dé-
homme danse bien les .^^^^^^^^^^^^^ cl cclle de lu princesse
menuets, il a des grà- ■s---^"^S^ff Marie ont provoqué
ces dans tout ce qu'il pjpj J $$4$ l'éclosion d'une foule
fait et il est bon à \ ' ' l ' ïïr de morceaux de musi-
tout-. » u|p j j ■ que, dont les paroles
Les bals masqués yfH il attendries n'atteignent
amènent l'auteur à Vvf i pas, pour cela, un
nous initier à quelques ! . ...A I . . lyrisme de très bon
édifiants exploits de . -„___;-------.-----— " ''"^' <3§ - ~ à_S'®S33f^^^_^^^'^'^^^ - aloi î mais, dans le
l'ancien réaime, de ce . ' /_b"r^^^ I nombre, il est une
1 •• ": . i/^ B__i
bon vieux temps que I . • ,-' y ■ ■ - . pièce que nous devons
d'aucuns affectent tar- citer, à cause du nom
rc j Le siêur Javillier dansant une gavotte dans « Castor et Pollux » [in3i\. • t ,
tuftement de regretter. ' ' inattendu de son au-
. , Planche tirée des Curiosités de l'Opéra, par Th. de Lajarte.
Ici, c est Sa Ma- . teur :
jesté Louis XIV qui « Aux Mânes du
prétend en vain pénétrer incognito « avec un cortège de trois
carrossées de dames de la Cour », dans l'hôtel du président
de N..., — celui-ci, pendant le carnaval, « donnait un bal
dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du
mariage d'un de ses fils 3 » ; — le Roi-Soleil, furieux de se voir
refuser l'entrée, — on avait « ordre de ne laisser entrer les
masques que par billets », — « ordonna de mettre le feu à la
porte ! ' »
Là, c'est de « quatre jeunes seigneurs de la Cour» qu'il s'a-
git. Ces messieurs, « après avoir soupé aux Bons-Enfants, s'avi-
sèrent d'aller incognito au bal » que « Madame la présidente ***
duc d'Orléans et de la princesse Marie — deux âmes au Ciel —
élégie pour violoncelle, par... Jacques Offenbach. »
M. Adolphe Jullien doit envier à M. de Lajarte cet Offen-
bach élégiaque; impossible de rêver pendant plus réussi à
M. Offenbach critique de ses Airs variés7.
Bien que le titre n'en souffle mot, le curieux volume que
vient de nous donner le bibliothécaire de l'Opéra est accom-
pagné d'illustrations documentaires de trop de prix pour
que l'on ne regrette pas de ne pas même les trouver mention-
nées dans une table. Il y a là une lacune à combler.
Paul Leroi.
i. Pages 63 et 64. — 2. Page 65. — 3. Page 73. — 4. Page 74. — 5. Page 77. — 6. Page 78.
7. Un volume. Bibliothèque Charpentier, 1877, page 347.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une eau-forte de M. V. Focillon, d'après le tableau de M. J. F. Raffaclli : Paris 4 k. 1.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
prétendait distinguer le caractère d'un homme dans sa
démarche et dans ses mouvements. Ce danseur podomancien
plaçait dans les jambes le siège-de l'intelligence. Un jour qu'il
donnait une leçon de menuet à une jeune fille, il resta quel-
que temps silencieux et réfléchi, le front penché, l'œil perdu
dans une rêverie extatique, et laissa tomber ces mots profonds
qui sont restés depuis à l'état d'axiome : « Que de choses dans
« un menuet ! »
« Ce même Marcel, recevant la visite d'un célèbre danseur
donnait au mariage de sa fille », mais ils s'en acquittèrent
« d'une manière fort surprenante, puisqu'ils étaient tout nuds,
enveloppés de manteaux d'écarlate, doublés de velours'' ».
L'un d'eux, invité à danser par la mariée, « laissa tomber son
manteau et lui fit voir un corps de satyre au naturel, ce qui
scandalisa toute l'assemblée1' ».
L'avant-dernier chapitre, d'un intérêt capital, traite exclu-
sivement de « Spontini — la Vestale et Fernand Cortej ».
L'extrême conscience du maître, profondément respectueux de
anglais, « le tarabuste son art, lui fait rema-
et le rabroue » en , r- mixxwimmimmnwmmaMnKUÊËêÊlfh' " WUifM' m't ' ! " "____<-____________ nier maintes fois, pour
échange de ses longs - ;\ les perfectionner en-
compliments, et, lors- ^flkk ' | core, ces chefs-d'œu-
quc l'étranger veut lui jjl^te vre que M. de Lajarte
parler de ses succès à ,—. Ç JjjKffp* Ji^jÉ^ ^ép\ore de ne plus
Londres et à Dublin : ■;- : -^(^^^p^^^^^g^jj^^ voir maintenus au ré-
Marcel pris d'une belle ^^^^Ê^^^^^^^^^^ s'associent tous ceux
cel^qui^ f^mula^ce^jjj- ^jj^j^ ^ sibl^, —- si je n^dé-
homme danse bien les .^^^^^^^^^^^^^ cl cclle de lu princesse
menuets, il a des grà- ■s---^"^S^ff Marie ont provoqué
ces dans tout ce qu'il pjpj J $$4$ l'éclosion d'une foule
fait et il est bon à \ ' ' l ' ïïr de morceaux de musi-
tout-. » u|p j j ■ que, dont les paroles
Les bals masqués yfH il attendries n'atteignent
amènent l'auteur à Vvf i pas, pour cela, un
nous initier à quelques ! . ...A I . . lyrisme de très bon
édifiants exploits de . -„___;-------.-----— " ''"^' <3§ - ~ à_S'®S33f^^^_^^^'^'^^^ - aloi î mais, dans le
l'ancien réaime, de ce . ' /_b"r^^^ I nombre, il est une
1 •• ": . i/^ B__i
bon vieux temps que I . • ,-' y ■ ■ - . pièce que nous devons
d'aucuns affectent tar- citer, à cause du nom
rc j Le siêur Javillier dansant une gavotte dans « Castor et Pollux » [in3i\. • t ,
tuftement de regretter. ' ' inattendu de son au-
. , Planche tirée des Curiosités de l'Opéra, par Th. de Lajarte.
Ici, c est Sa Ma- . teur :
jesté Louis XIV qui « Aux Mânes du
prétend en vain pénétrer incognito « avec un cortège de trois
carrossées de dames de la Cour », dans l'hôtel du président
de N..., — celui-ci, pendant le carnaval, « donnait un bal
dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du
mariage d'un de ses fils 3 » ; — le Roi-Soleil, furieux de se voir
refuser l'entrée, — on avait « ordre de ne laisser entrer les
masques que par billets », — « ordonna de mettre le feu à la
porte ! ' »
Là, c'est de « quatre jeunes seigneurs de la Cour» qu'il s'a-
git. Ces messieurs, « après avoir soupé aux Bons-Enfants, s'avi-
sèrent d'aller incognito au bal » que « Madame la présidente ***
duc d'Orléans et de la princesse Marie — deux âmes au Ciel —
élégie pour violoncelle, par... Jacques Offenbach. »
M. Adolphe Jullien doit envier à M. de Lajarte cet Offen-
bach élégiaque; impossible de rêver pendant plus réussi à
M. Offenbach critique de ses Airs variés7.
Bien que le titre n'en souffle mot, le curieux volume que
vient de nous donner le bibliothécaire de l'Opéra est accom-
pagné d'illustrations documentaires de trop de prix pour
que l'on ne regrette pas de ne pas même les trouver mention-
nées dans une table. Il y a là une lacune à combler.
Paul Leroi.
i. Pages 63 et 64. — 2. Page 65. — 3. Page 73. — 4. Page 74. — 5. Page 77. — 6. Page 78.
7. Un volume. Bibliothèque Charpentier, 1877, page 347.
NOTRE EAU-FORTE
Cette livraison est accompagnée d'une eau-forte de M. V. Focillon, d'après le tableau de M. J. F. Raffaclli : Paris 4 k. 1.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.