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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 1)

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Hustin, A.: Bastien-Lepage
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https://doi.org/10.11588/diglit.19703#0025

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14 L'ART.

ce genre, des femmes assaillies dans les bois par des nuées d'amours. Le jury réserve mauvais
accueil à cette œuvre. Mais M. Cabanel est là. Elle passe, elle est même remarquée. Ce qui ne
l'empêche pas d'aller échouer chez un petit restaurateur de la rue Saint-Benoît où Bastien-Lepage
prenait pension. Une année entière de bombance en fut le prix. Aussi notre jeune artiste réci-
dive-t-il l'année suivante avec une paysanne assise, par une belle journée de printemps, au bord
d'une route. Elle est lasse d'avoir cueilli des fleurs. Des amours, armés de harpes et de pipeaux,

voltigent autour d'elle et lui font entendre

un concert qui paraît la charmer.

Au Salon de 1874, le portraitiste l'em-
porte. Le voici avec un portrait très re-
marqué de son grand-père, dont nous
donnons ici un croquis exécuté par l'artiste
lui-même. Puis viendront successivement
les portraits de M. Hayem, de M. Wallon,
de M. Andrieux, dont nous donnons éga-
lement un croquis tiré de l'album du
peintre, d'André Theuriet, d'Albert Wolff,
du Prince de Galles, de Sarah Bernhardt,
autant d'oeuvres qui le mettent en évidence.

Entre temps, Bastien-Lepage avait
concouru pour le prix de Rome. Le sujet
donné cette année-là ne différait guère des
thèmes habituels de l'Ecole. Il s'agissait
de représenter l'Ange venant annoncer aux
bergers de Bethléem la naissance du Sau-
veur. L'artiste traita la scène dans un
sentiment de modernité qui indisposa l'Aca-
démie. Il n'eut que le second prix. Mais
ses concurrents accrochèrent un beau nia-
tin, à son cadre, une palme dorée. Esprit
passe richesse !

Cet échec ne rebuta point cependant
Bastien-Lepage. Il persévéra à peindre
dans cette donnée moderne qui l'avait fait
écarter. De là cette série de toiles : la
Petite Communiante, la Récolte des pommes
de terre, la Jeanne d'Arc, le Bûcheron,
l'Amour au village, le Mendiant, les Foins,
la Saison d'octobre, la Forge, qui sont
encore trop présents à la mémoire de nos
lecteurs pour qu'il soit besoin d'en retracer
l'agencement général.

Disons seulement que ces diverses
œuvres lui valurent, en 1874, une médaille
de troisième classe; en 1875, une médaille de deuxième classe; en 1878, à l'Exposition universelle,
une médaille de troisième classe; enfin, en 187g, le ruban de chevalier de la Légion d'honneur.

L'heure n'est peut-être pas venue encore de porter un jugement définitif sur l'œuvre de
Bastien-Lepage, qu'une destinée cruelle a restreint dans les limites étroites que nous venons
d'énumérer. Il nous semble cependant qu'on peut dès à présent, et sans trop de témérité, en
faire deux parts et envisager tour à tour le portraitiste, puis le peintre de genre, qu'on s'était un
peu hâté de saluer comme un chef d'école.

M. Andrieux, I'HÉi-'ei de police.
Croquis de Bastien-Lepage.
 
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