Fleuron composé et dessiné pour «l'Art» par J.
Habert-Dys.
LA
PREMIÈRE REPRÉSENTATION D' « HENRIETTE MARÉCHAL »
S DÉCEMBRE r865
A M. F. JoukùAiH.
est grand dommage qu'il ne se soit point
rencontré de littérateur pour continuer l'ou-
vrage entrepris par Charles Monselet, sur les
premières représentations célèbres. Quelle utilité
et quel attrait offrirait un pareil livre ! Comme
on s'empresserait d'y recourir aujourd'hui, par
exemple, que l'on vient de reprendre à l'Odéon
Henriette Maréchal — l'Hernani du réalisme,
ainsi qu'on disait en i865 ! Avec quelle avidité
on rechercherait quelques indications piquantes,
quelques détails pittoresques sur une aussi
mémorable soirée !
C'est cette physionomie d'une « première
représentation célèbre » qu'il nous a paru inté-
ressant d'essayer de rétablir, avec l'aide des
témoignages des contemporains, en réunissant
et en coordonnant les documents épars dans
les gazettes de l'époque.
MM. de Goncourt ont raconté, avec beau-
coup de sincérité, comment Henriette Maré-
chal, terminée en [863, fut présentée dans les
premiers mois de l'année suivante au directeur
drame fut lu, dans la suite, chez la princesse
Mathilde; comment, enfin, en avril 1865, M. Edouard Thierry le leur fit spontanément réclamer
pour la Comédie-Française par l'intermédiaire de Théodore de Banville, dont on répétait alors,
au même théâtre, un petit acte en vers, la Pomme. La scrupuleuse exactitude de ces renseigne-
ments s'est trouvée du reste contrôlée par un récent feuilleton du Moniteur universel, dans lequel
M. Edouard Thierry a indiqué, en termes précis, quel accueil trouva la pièce, lors de la lecture,
le 8 mai 1865. « Sur onze votants, neuf boules blanches étaient tombées clans l'urne; les deux
autres n'étaient pas noires, elles étaient rouges; elles ne concluaient donc pas au rejet, mais à
des corrections sur lesquelles tous les membres du comité étaient d'accord. » Ainsi fut reçue
Henriette Maréchal, qui passa plus tard pour avoir été imposée à la Comédie-Française « par
Habert-Dys.
LA
PREMIÈRE REPRÉSENTATION D' « HENRIETTE MARÉCHAL »
S DÉCEMBRE r865
A M. F. JoukùAiH.
est grand dommage qu'il ne se soit point
rencontré de littérateur pour continuer l'ou-
vrage entrepris par Charles Monselet, sur les
premières représentations célèbres. Quelle utilité
et quel attrait offrirait un pareil livre ! Comme
on s'empresserait d'y recourir aujourd'hui, par
exemple, que l'on vient de reprendre à l'Odéon
Henriette Maréchal — l'Hernani du réalisme,
ainsi qu'on disait en i865 ! Avec quelle avidité
on rechercherait quelques indications piquantes,
quelques détails pittoresques sur une aussi
mémorable soirée !
C'est cette physionomie d'une « première
représentation célèbre » qu'il nous a paru inté-
ressant d'essayer de rétablir, avec l'aide des
témoignages des contemporains, en réunissant
et en coordonnant les documents épars dans
les gazettes de l'époque.
MM. de Goncourt ont raconté, avec beau-
coup de sincérité, comment Henriette Maré-
chal, terminée en [863, fut présentée dans les
premiers mois de l'année suivante au directeur
drame fut lu, dans la suite, chez la princesse
Mathilde; comment, enfin, en avril 1865, M. Edouard Thierry le leur fit spontanément réclamer
pour la Comédie-Française par l'intermédiaire de Théodore de Banville, dont on répétait alors,
au même théâtre, un petit acte en vers, la Pomme. La scrupuleuse exactitude de ces renseigne-
ments s'est trouvée du reste contrôlée par un récent feuilleton du Moniteur universel, dans lequel
M. Edouard Thierry a indiqué, en termes précis, quel accueil trouva la pièce, lors de la lecture,
le 8 mai 1865. « Sur onze votants, neuf boules blanches étaient tombées clans l'urne; les deux
autres n'étaient pas noires, elles étaient rouges; elles ne concluaient donc pas au rejet, mais à
des corrections sur lesquelles tous les membres du comité étaient d'accord. » Ainsi fut reçue
Henriette Maréchal, qui passa plus tard pour avoir été imposée à la Comédie-Française « par