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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 1)

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Badin, Adolphe: Les marionnettes de Maurice Sand, [2]
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Notre eau-forte
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https://doi.org/10.11588/diglit.19703#0154

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i3a

L'ART.

« M. Maurice Sand a fait de son théâtre de marion-
nettes quelque chose d'inimaginable et qui n'a pas son
pareil au monde. »

Grâce à la savante harmonie de tous les détails, il se
produit, à la représentation, un phénomène auquel
n'échappe aucun spectateur. Au lever du rideau, comme à
l'apparition des premiers personnages, on se rend bien
compte qu'on a affaire à des marionnettes; mais bientôt
on ne pense plus à comparer leur stature à la sienne, et
la vérité de l'action qui se produit devant vous vous saisit
au point que vous y croyez, et que l'apparition d'une tête
humaine au milieu des personnages, comme il arrive
quelquefois quand l'imprésario masqué se montre en géant
ou en ogre, devient monstrueuse et véritablement effrayante.

Il y a, évidemment, tout un art spécial, non seulement
dans la confection et l'emploi de ces personnages en bois
qui représentent l'être humain en petit, mais encore dans
la fiction plus ou moins littéraire qu'ils doivent représen-
ter. Ou plutôt, comme le disait très justement George
Sand, il n'y a pas deux arts dramatiques, il n'y en a qu'un :
mettre des marionnettes en scène est un acte qui réclame
autant de soin et de savoir que celui d'y mettre de véri-
tables acteurs.

La supériorité du théâtre de marionnettes, c'est que les
difficultés d'établissement ne sont pas grandes, qu'il
réclame peu d'espace, des frais relativement peu considé-
rables et une seule personne pour manier les personnages
et tenir le dialogue. Seulement il est indispensable que
cette personne ait de l'esprit, de la faconde, du talent, de

la gaieté à revendre, et même, pour que ce théâtre prenne
des proportions véritablement intéressantes, de l'invention
et du goût.

Tous ces dons, aussi précieux que rares, sont poussés
chez Maurice Sand à un degré extraordinaire. Quelle
ingéniosité et quelle souplesse d'esprit ne lui a-t-il pas
fallu en outre pour se multiplier sous tous les aspects,
apprendre tous les métiers nécessités par l'établissement, à
lui tout seul, de son théâtre? N'a-t-il pas dû se faire suc-
cessivement et simultanément sculpteur, pour tailler ses
marionnettes dans la première bûche venue; peintre, pour
leur donner la physionomie, la vie, l'esprit; puis décora-
teur, machiniste, mécanicien, serrurier, lampiste même,
pour inventer, combiner, exécuter de toute pièce les mille
détails qui concernent la machination, les décors, les
accessoires, l'éclairage, etc. ?

En vérité on chercherait longtemps avant de rencon-
trer un homme qui, avec cette fantaisie, cette originalité,
cette verve toujours en éveil, se trouve être à la fois un
artiste d'une habileté aussi remarquable et un écrivain
aussi alerte, aussi expérimenté, aussi inépuisable.

Si Maurice Sand n'a pas inventé les marionnettes,
peut-être peut-on dire qu'il les a poussées à un tel degré
de perfectionnement qu'il les a faites siennes. Le théâtre
des marionnettes de Passy est quelque chose d'absolument
original et nouveau; et faire du nouveau, aujourd'hui
peut-être plus que jamais, n'est-ce pas ce qu'il y a au
monde de plus difficile et de plus rare?

Adolphe Badin.

et

NOTRE EAU-FORTE

Un des tableaux les plus intéressants de la précieuse collection de_ feu M. Boesch
est la belle toile de Van Dyck — la Résurrection — que l'amateur viennois avait
acquise peu de temps avant sa mort. Cette œuvre magistrale provient de la galerie
du cardinal Fesch. Dans le deuxième volume du Catalogue raisonné des Tableaux
de cette Galerie, accompagné de Notices historiques et analytiques des Maîtres des
Écoles Flamande, Hollandaise et Allemande, par George, peintre, Commissaire- \j J
Expert du Musée royal du Louvre 1, l'auteur fait suivre la description de la
Résurrection que vient de graver très habilement M. J. Klaus, des très justes
re'flexions suivantes :

« Cette composition saisissante d'effet, saisissante par le grand caractère et
l'action des figures, par la magie du pinceau et de la couleur, n'est cependant
qu'une esquisse, mais une esquisse qui, à trois pas, offre tout le rendu du tableau
le plus soigné. Ce tableau existe sans doute, mais probablement, il est d'une
dimension à ne pouvoir être placé comme celui-ci, dans tous les cabinets et n'a pas,
disons-le, le mérite exquis d'être la pensée primitive et complète de l'artiste, qu'on
retrouve ici tout entière parce qu'elle n'a pu être refroidie par le temps qu'exige en
général l'exécution d'un second ouvrage. »

i. Rome, 1844.

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Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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