L' art: revue hebdomadaire illustrée (11.1885 (Teil 1))

jSaïon de 1885"

(suite)

IV

On ne peut guère chercher le mouvement dans le portrait,
à moins de constituer des groupes, comme ont fait MM. Fantin-
Latour et Gervex dans Autour d'un piano et dans le Jury de
peinture. Et encore voyons-nous que ces deux artistes n'ont
pas profité du groupement pour mettre leurs personnages en
action.

Outre que cette recherche de mouvement n'est pas dans la
tendance de nos peintres, il faut reconnaître qu'elle est encore
moins dans la tradition du portrait. Ce n'est pas une raison
pour que le portrait en action soit inadmissible ; il y a des
exemples du contraire ; mais il est certain que le mouvement
ici n'a rien de nécessaire. Cependant il n'y a guère de genre
où la recherche de la vie s'impose plus impérieusement à l'ar-
tiste. Rien n'est répugnant comme ces portraits figés, que font
nos portraitistes de modes.

A défaut de mouvement, il faut donc choisir, parmi les
dispositions possibles des traits mobiles du visage, celles qui
conservent le mieux l'apparence de la vie au personnage repré-
senté. 11 y a au Salon un certain nombre de portraits où l'on
retrouve plus ou moins cette intention : le Paysan suédois, de
M. Hellquist; Ma Bonne, par M"" Madeleine del Sarte ; le

i. Voir l'Art, 11" année, tome I or, page up.

Encadrement composé et dessiné pour «l'Art» par J. Habert-Dys.
Tome XXXVIII. • 32