DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:Bord, Lucien-Jean; Mugg, Jean-Pierre: L' iconographie du chasseur médiéval: essai de présentation =
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U ICONOGRAPHIE DU CHASSEUR MÉDIÉVAL
47
77. Dome
<3M/ancon, /etfr/nc
CH/MHHHCC
Moralia in Job
CH pCOVC/IOHCC
Jn .s'cc/'/^for/HH!
Je CJeoM.c, X/7' y.
D(/OH, 7?/J/lO^C^MC
HiMmc;'/7o/e, 773,
y° 774, (ArcA/vc^ Jc^
Parmi la longue suite de rinceaux et d'animaux divers rangés comme en une proces-
sion, nous rencontrons des représentations de fables alors connues et des épisodes de la
vie quotidienne où, bien entendu, la chasse tient sa place.
Entre les scènes 11 et 12, une chasse nous montre un animal pris par les chiens alors
qu'un veneur à cheval, brandissant une épée, pousse deux mâtins vers l'hallali corné par
un valet de chiens (ill. 9). On identifie traditionnellement cet épisode à une chasse au cerf,
mais nous doutons fortement que telle soit la lecture qui doive en être faite. En effet,
l'animal n'a pas la morphologie du grand cervidé tel qu'on en trouve un, fuyant, repré-
senté dans la bordure de la scène 8 ; en particulier, les bois finement brodés pour l'animal
fuyant sont remplacés à la scène 11-12 par des dagues légèrement incurvées vers l'avant.
Par ailleurs, la manière dont le chien attaque l'animal - saisi à la gorge - ressemble bien
plus à la façon dont se fait prendre le chevreuil, dont il a d'ailleurs l'allure plus ramassée.
La scène 10, toujours dans la bordure inférieure, nous montre une action de chasse
rarement représentée dans l'iconographie cynégétique médiévale : un homme est en train
de tirer à la fronde sur deux oiseaux qui s'envolent (ill. 10) ; on voit nettement une balle
sphérique ayant quitté la bourse de la fronde et volant vers son but. Toute la scène est très
réaliste, particulièrement par l'attitude cambrée du tireur ; ehe se situe dans une partie de
la bordure consacrée aux travaux des champs (labour, hersage, semailles) et laisse suppo-
ser que la chasse à la fronde était d'un usage courant chez les paysans.
Le caractère exceptionnel de la tapisserie de Bayeux ne doit cependant pas masquer les
autres sources iconographiques intéressant notre sujet pour la période pré-romane et
romane. Mais nous rencontrons surtout des représentations sculptées, essentiellement sur
des monuments religieux.
Il convient cependant, avant de nous pencher sur ces derniers, de mentionner une let-
trine enluminée cistercienne du premier tiers du XIE siècle (ill. 11), peinte sur un manus-
crit des Mora/m m JrJ? réalisé au scriptorium de Cîteaux'^, sous l'abbatiat d'Étienne
Harding (1109-1134). On y voit une noble cavalière, revêtue d'une cape de menu vair, ses
longs cheveux blonds flottant au vent, se préparant à lâcher son faucon sur des hérons et
des canards qui se tiennent dans et sur une rivière figurée par la queue de l'initiale
La précision du dessin, l'exactitude du geste, tout nous montre que le moine miniaturiste
était au fait de la chasse au vol.
*9 Dijon, Bibtiothèque municipale, ms. 173, f 174.
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CH/MHHHCC
Moralia in Job
CH pCOVC/IOHCC
Jn .s'cc/'/^for/HH!
Je CJeoM.c, X/7' y.
D(/OH, 7?/J/lO^C^MC
HiMmc;'/7o/e, 773,
y° 774, (ArcA/vc^ Jc^
Parmi la longue suite de rinceaux et d'animaux divers rangés comme en une proces-
sion, nous rencontrons des représentations de fables alors connues et des épisodes de la
vie quotidienne où, bien entendu, la chasse tient sa place.
Entre les scènes 11 et 12, une chasse nous montre un animal pris par les chiens alors
qu'un veneur à cheval, brandissant une épée, pousse deux mâtins vers l'hallali corné par
un valet de chiens (ill. 9). On identifie traditionnellement cet épisode à une chasse au cerf,
mais nous doutons fortement que telle soit la lecture qui doive en être faite. En effet,
l'animal n'a pas la morphologie du grand cervidé tel qu'on en trouve un, fuyant, repré-
senté dans la bordure de la scène 8 ; en particulier, les bois finement brodés pour l'animal
fuyant sont remplacés à la scène 11-12 par des dagues légèrement incurvées vers l'avant.
Par ailleurs, la manière dont le chien attaque l'animal - saisi à la gorge - ressemble bien
plus à la façon dont se fait prendre le chevreuil, dont il a d'ailleurs l'allure plus ramassée.
La scène 10, toujours dans la bordure inférieure, nous montre une action de chasse
rarement représentée dans l'iconographie cynégétique médiévale : un homme est en train
de tirer à la fronde sur deux oiseaux qui s'envolent (ill. 10) ; on voit nettement une balle
sphérique ayant quitté la bourse de la fronde et volant vers son but. Toute la scène est très
réaliste, particulièrement par l'attitude cambrée du tireur ; ehe se situe dans une partie de
la bordure consacrée aux travaux des champs (labour, hersage, semailles) et laisse suppo-
ser que la chasse à la fronde était d'un usage courant chez les paysans.
Le caractère exceptionnel de la tapisserie de Bayeux ne doit cependant pas masquer les
autres sources iconographiques intéressant notre sujet pour la période pré-romane et
romane. Mais nous rencontrons surtout des représentations sculptées, essentiellement sur
des monuments religieux.
Il convient cependant, avant de nous pencher sur ces derniers, de mentionner une let-
trine enluminée cistercienne du premier tiers du XIE siècle (ill. 11), peinte sur un manus-
crit des Mora/m m JrJ? réalisé au scriptorium de Cîteaux'^, sous l'abbatiat d'Étienne
Harding (1109-1134). On y voit une noble cavalière, revêtue d'une cape de menu vair, ses
longs cheveux blonds flottant au vent, se préparant à lâcher son faucon sur des hérons et
des canards qui se tiennent dans et sur une rivière figurée par la queue de l'initiale
La précision du dessin, l'exactitude du geste, tout nous montre que le moine miniaturiste
était au fait de la chasse au vol.
*9 Dijon, Bibtiothèque municipale, ms. 173, f 174.