DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:Mugg, Jean-Pierre; Bord, Lucien-Jean: L' iconographie du chasseur médiéval: essai de présentation =
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.35032#0065
L'ICONOGRAPHIE DU CHASSEUR MÉDIÉVAL
59
24. c/:<2.s\SY?7if /7w??'<3fMrc Livre du Roy Modus et de la
Royne Ratio 7455 pour /g 4nc 4e Roi/rgogne P/?4/ppe /g Ron,
y° 42 v°. RrMAf//o^, R.R. 7027N-79, XV (Arc/u've^ 4e^ nufeurU-
le permet pas et ce d'autant moins que, répétons-le, l'image est tributaire de son destina-
taire. Le manant chasse aussi, mais son gibier est de petit poil ou de petite plume et il
pratique plus le piégeage que le déduit, s'autorisant parfois l'arc et plus rarement l'arba-
lète.
L'homme d'armes en campagne chasse aussi, non seulement le prince qui emmène son
faucon et ses chiens avec lui, mais le routier, le mercenaire, le faquin qui suit son seigneur,
et il chasse au gré des occasions, même dans les circonstances les plus inattendues. Nous
en avons un témoignage extraordinaire dans les trois grands panneaux peints par Paolo
Uccello (1397-1475) entre 1451 et 1457 pour commémorer la victoire remportée par les
Florentins sur les Siennois, à la bataille de San Romano (1^ juin 1432)^. Sur le second
panneau, aujourd'hui conservé à Florence, on remarque à l'arrière-plan (il!. 25) l'arrivée
d'une colonne de renforts précédée par des arbalétriers ; or le premier de ceux-ci se
détourne pour ajuster avec son arme un lièvre qui fuit dans le champ situé à sa droite.
Lorsque l'on connaît l'exactitude avec laquelle le peintre florentin du Quattrocento repré-
sentait les détails de ses grandes compositions on ne peut que considérer l'anecdote
comme courante dans les armées du temps et penser, sans doute avec l'arbalétrier de San
Romano, que « bataille ou pas, un lièvre est toujours bon à prendre ».
C'est d'ailleurs le même Paolo Uccello qui a peint un grand panneau consacré à une
chasse au chevreuil^. Dans une forêt, une brillante troupe de veneurs et de piqueurs
44 Les trois panneaux sont conservés actuellement dans trois musées différents, le premier à la National Gallery de
Londres, le second à la Galleria degli Uffizi à Florence et le troisième au Musée national du Louvre, à Paris. Sur cette
œuvre, on consultera John POPE-HENNESSY, 77ze compote IFui q/Tno/o Fccg4o, Londres. 1950 (rééd. 1969).
43 Les critiques ne sont pas d'accord sur la date de cette œuvre, certains la situant vers 1436, d'autres plutôt dans les
années 1455-1460, voire 1469. Ce panneau est actuellement conservé à l'Ashmolean Museum d'Oxford.
59
24. c/:<2.s\SY?7if /7w??'<3fMrc Livre du Roy Modus et de la
Royne Ratio 7455 pour /g 4nc 4e Roi/rgogne P/?4/ppe /g Ron,
y° 42 v°. RrMAf//o^, R.R. 7027N-79, XV (Arc/u've^ 4e^ nufeurU-
le permet pas et ce d'autant moins que, répétons-le, l'image est tributaire de son destina-
taire. Le manant chasse aussi, mais son gibier est de petit poil ou de petite plume et il
pratique plus le piégeage que le déduit, s'autorisant parfois l'arc et plus rarement l'arba-
lète.
L'homme d'armes en campagne chasse aussi, non seulement le prince qui emmène son
faucon et ses chiens avec lui, mais le routier, le mercenaire, le faquin qui suit son seigneur,
et il chasse au gré des occasions, même dans les circonstances les plus inattendues. Nous
en avons un témoignage extraordinaire dans les trois grands panneaux peints par Paolo
Uccello (1397-1475) entre 1451 et 1457 pour commémorer la victoire remportée par les
Florentins sur les Siennois, à la bataille de San Romano (1^ juin 1432)^. Sur le second
panneau, aujourd'hui conservé à Florence, on remarque à l'arrière-plan (il!. 25) l'arrivée
d'une colonne de renforts précédée par des arbalétriers ; or le premier de ceux-ci se
détourne pour ajuster avec son arme un lièvre qui fuit dans le champ situé à sa droite.
Lorsque l'on connaît l'exactitude avec laquelle le peintre florentin du Quattrocento repré-
sentait les détails de ses grandes compositions on ne peut que considérer l'anecdote
comme courante dans les armées du temps et penser, sans doute avec l'arbalétrier de San
Romano, que « bataille ou pas, un lièvre est toujours bon à prendre ».
C'est d'ailleurs le même Paolo Uccello qui a peint un grand panneau consacré à une
chasse au chevreuil^. Dans une forêt, une brillante troupe de veneurs et de piqueurs
44 Les trois panneaux sont conservés actuellement dans trois musées différents, le premier à la National Gallery de
Londres, le second à la Galleria degli Uffizi à Florence et le troisième au Musée national du Louvre, à Paris. Sur cette
œuvre, on consultera John POPE-HENNESSY, 77ze compote IFui q/Tno/o Fccg4o, Londres. 1950 (rééd. 1969).
43 Les critiques ne sont pas d'accord sur la date de cette œuvre, certains la situant vers 1436, d'autres plutôt dans les
années 1455-1460, voire 1469. Ce panneau est actuellement conservé à l'Ashmolean Museum d'Oxford.