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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 3 (17 janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0025
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1874. — N" 3

BUREAUX, 3) RUE IAEE1TTE.

17 janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS
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» _

8 fr.

L’ART AU THÉÂTRE

Il n’est point dans les liahitudes de la Comé-
die-Française que les décors y acquièrent une
importance excessive et qu’ils y fassent, pour
ainsi dire, concurrence à l’action par excès de
soin à la vouloir dignement encadrer.

Mais M. E. Perrin y a apporté les habitudes
de l’Opéra, et il a pensé qu’on ne saurait faire
moins d’honneur à la prose des deux auteurs
de Jean de Thommeray qu’à la musique de tel
ou tel compositeur.

Un décor, surtout, a frappé le public, celui
dans lequel se clôt l’action; mais il en est deux
autres qui, pour frapper moins l’imagination
par les yeux, ne dénotent pas un moindre ta-
lent.

Le premier, de MM. Rubé et Chaperon,
représente le manoir breton de la famille
de Thommeray. Le malheur est qu’il n’est
point breton, et c’est son seul défaut.

Nous en avons beaucoup vu de ces antiques
manoirs, aujourd’hui transformés en ferme. Il
n’est pas de village de Bretagne qui n’en pos-
sède un, avec la porte charretière surmontée
de Vécu de la famille, accompagnée de sa petite
porte de service, précédant ses sombres con-
structions de schiste argileux ou de granité.

Or, l’élégant petit château de brique et
pierre, dans le style de l’époque de Louis XIII,
qui s’élève en avant des anciennes construc-
tion de blocage que traverse la voûte du por-
tail d’entrée, n’appartient à la Bretagne ni par
ses matériaux ni par son style. Néanmoins, le
décor est charmant. Les vieilles bâtisses som-
bres s’élèvent au fond, moitié ferme, moitié

communs. Le château moderne s’avance à gau-
che en perspective, percé d’une large porte à
laquelle on accède par un perron praticable; à
droite, un berceau de verdure sous lequel s’en-
fonce une table couverte de brocs et de verres
coupe la scène et vase perdre dans la coulisse.

Dans l’intervalle des bâtisses,_ et par-dessus
les murs, s’élèvent les troncs de quelques arbres
au feuillage léger, qui ne sont point le chêne
noueux et au noir feuillage de l’Armorique

Le second décor, peint par MM. Lavastre et
Desplechin fils, représente une partie'du Trou-
ville des baigneurs. La scène est occupée par
le vestibule de l’hôtel de Paris fermé par un
vitrage qui n’existe point, mais qui, par ses
larges ouvertures, laisse apercevoir les mai-
sons à panneaux de mortier avec encadrement
de briques, qui sortent toutes blanches et roses
de leurs haies de tamarix au léger feuillage
glauque. Entre elles règne une étroite terrasse;
au pied se dressent quelques mâts de pavillons
entre les tentes blanches des baigneurs, et au
delà s’étend la plage sablonneuse sur laquelle
vient mourir la vague, qui se brise plus loin
contre les charpentes noires de la jetée. Un
clair soleil d’été inonde la mer verdoyante, la
plage jaune, le ciel bleu, les maisons et les ter-
rasses, où papillote la foule bigarrée des pro-
meneurs et des enfants qui jouent.

Le troisième décor, qui est encore dû à la
collaboration de MM. Rubé et Chaperon, re-
présente le quai Malaquais, le soir. Le specta-
teur est placé devant la porte de l’École des
beaux-arts, et regarde l’Institut. A sa droite
s’élèvent en premier plan les deux colonnes
annelées encadrant la porte de l’hôtel qui
 
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