La chronique des arts et de la curiosité (1874)

N» 19 — 1874. BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLEMENT A L'A GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PARIS ET DÉPARTEMENTS : -J

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EXPOSITION Dü PALAIS BOURBON

Un certain nombre des tableaux exposés
ayant été gravés dans la Gazette des Beaux-
Arts, la direction du journal a offert au co-
mité de l’Exposition de s’associer à son œuvre
généreuse, en mettant à sa disposition des
épreuves de ses gravures pour être vendues au
profit des Alsaciens-Lorrains. On peut dès à
présent se procurer les gravures suivantes :
Bronziuo, Portrait de jeune homm» ; Cuyp,
Vaches au bord de l’eau ; C. Gellée, Paysage ;
Hais, la Femme au gant ; Ingres, Œdipe, la
Source, Angélique, l’Odalisque et l’Esclave,
Portrait de Ingres à 24 ans, Madame de Vau-
çay ; Lancret, la Dame au parasol ; Hemling,
la Vierge et l’Enfant Jésus; Porbus, Portrait de
femme ; S. del Piombo, Portrait d’homme ;
Prud’hon, le Sommeil, le Réveil de Psyché;
Raphaël, la Vierge de la maison d'Orléans ;
Téniers, le Marché aux Poissons.

S’adresser au bureau du catalogue, au Palais
Bourbon.

L’ENQUÊTE ET LE RÉGLEMENT
DES MUSÉES NATIONAUX

Nous avons signalé dans les numéros 8, 9 et
10 de la Chronique certains faits relatifs à l’ad-
ministration du Louvre, non pas que nous les
considérions comme des abus très-graves en
eux-mèmes, mais parce que, si peu importants
qu’ils aient pu paraître tout d’abord, ils dé-
montraient cependant à l’évidence à quel ar-
bitraire irrégulier était livrée telle ou telle
partie de cette grande administration. Nous

concluions à ce qu’une enquête fût ouverte et
nous demandions « qu'elle eût pour résultat de
fixer bien nettement les pouvoirs confiés à l’ad-
ministrateur, quel qu’il fût, chargé de veiller à
la conservation de nos collections. Il y a des me-
sures tellement graves, disions-nous, qu’on ne
doit pas les laisser prendre sous la responsabilité
d'un seul homme, fùt-il le plus autorisé par son
érudition, l’excellence de son goût et la perfection
de son tact en matière d’art, trois qualités bien
rarement réunies. »

Deux mois se sont écoulés depuis cette de-
mande d’enquête, et nous allions la renouve-
ler, lorsque parurent dans le Journal officiel
du 29 avril le décret relatif à l’organisation
des Musées et le règlement qui concerne ces
institutions. Ces deux documents portent les
dates du 4 et du 6 mars ; ils ont donc été ré-
digés et signés quelques jours avant la publi-
cation de notre premier article. Si j’établis
bien ces dates, c’est afin de rendre justice à
qui de droit et de faire reconnaître que, pour
nous être rencontré en même temps que l’ad-
ministration supérieure sur un terrain com-
mun avec identité de vues, nous n’avons pas
cependant à nous attribuer le mérite d’avoir
provoqué une décision que nous- ne savions
pas prise au moment où nous l’avons deman-
dée.

Toujours est-il que nous nous félicitons de
voir, dès à présent, entourée de garanties suf-
fisantes une administration à tout jamais na-
tionale, et dont la direction est confiée à un
homme que tout le monde estime pour sa
loyauté et sa fermeté. Désormais, chaque Con-
servation, qui n’était jusqu’à cette heure liée
à son centre administratif que par un contrat
de bonne foi, établi sur des traditions, mais
sans règlement officiel, ne pourra plus se mou-
voir, dans certains cas graves, en dehors de la
tutelle du Conservatoire tout entier. Les obli-
gations, que nous envisagions comme indis-
pensable de leur imposer, ont aujourd’hui re-
vêtu le caractère d’une loi inviolable.

Nous nous déclarons donc pleinement satis