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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 8 (21 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0077
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N° 8 — 1874.

BUREAUX, 5. RUE LAEE1TTE.

21 février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LH SAMEDI MATIN.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS .
. 12 fr. | Six mois. .

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UNE ENQUÊTE A FAIRE

Lorsqu’on sortant du musée du Louvre ou
suit le trottoir de gauche pour gagner la place
du Carrousel, on aperçoit, à travers les balus-
trades en pierre qui ornent les arcades du
grand péristyle aujourd’hui fermé au public,
un certain nombre de statues et de fragments
provenant d’origines diverses et qui, pour la
plupart, n’offrent qu’un assez médiocre inté-
rêt. Quelques bons morceaux cependant méri-
tent une place honorable dans nos collections,
et nous espérons qu’ils y seront classés avant
peu.

Parmi eux, il en est un, le dernier avant
d’arriver au pavillon Mollien, qu’on peut voir
assez bien en montant sur le dernier banc de
pierre et qui mérite une attention particu-
lière.

C’est un fragment antique de statue de jeune
homme : la tête, le bras gauche tout entier,
l’avant-bras droit, manquent ainsi qu’une par-
tie considérable de draperie et d’ornement
qui servait d’appui au bras gauche. Les jam-
bes, à partir des cuisses, sont d’un travail
très-intéressant du xvie siècle; leur position
croisée, les talonnières qui les ornent, la
flexion du torse et les parties qui restent du
support destiné à soutenir l’équilibre du corps
penché à gauche, ne permettent pas de dou-
ter que ce fragment ne soit ce qui reste au-
jourd’hui du Versée de Fontainebleau, décrit

par l’abbé Guilbert (1). et, antérieurement,
dans l’intéressant ouvrage du père Dan, où il
est même reproduit sur une planche gravée
par L'aine, d’après un dessin de T. de Fran-
cini (2).

Le père Dan le donnait pour « une statue
antique grande comme nature, qui est de mar-
bre blanc et représente Persée, le casque en tête
et aux pieds les talonnières, le coutelas en main
et le bouclier de Minerve avec un dragon au
dessous, qui est la façon que les anciens repré-
sentaient ce héros. »

11 est bien certain que cette description, sans
être inexacte, était au moins incomplète : la
qualification d’antique, bonne pour le torse,
ne l'était pas pour la statue entière, qui avait
été faite par un artiste du xvi° siècle, proba-
blement de l’école de Jean de Bologne. Le
sculpteur s’emparant d’un des nombreux frag-
ments rapportés d’Italie pendant les longues
guerres du Milanais s’en était servi pour faire
le Persée placé plus tard, par les ordres
d’Henri IV, sur Je haut de la fontaine destinée
à décorer la cour du palais de Fontainebleau.

Le Versée offrait donc un intérêt très-parti-
culier dans l’histoire de la statuaire en ce qu’il
nous donnait d’un artiste du xvr! siècle
soit une composition originale dans laquelle
il avait introduit un torse antique, soit ce

f. Description de Fontainebleau, par l’abbé Guil-
bert, 1731, tome Ier, pages 38 et 39.

2. Le Trésor des Merveilles de Fontainebleau,
par le père Pierre Dan. Paris, 1642, livre I*r, page
37. Voir, pour li planche, la pag 39.
 
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